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Actualités - CHRONOLOGIE

PATRIMOINE - Opération en cours pour le développement de la ville d’Héliopolis Seize millions de dollars pour booster le tourisme et l’économie de Baalbeck

Restaurer et réaménager les cinq sites historiques du Liban, Baalbeck, Tripoli, Jbeil, Saïda et Tyr, est l’objectif du projet CHUD (Cultural Heritage and Urban Development). Ce plan quinquennal, initié par le Conseil du développement et de la reconstruction (CDR), a obtenu un prêt de 62 millions de dollars accordé par la Banque mondiale, et les gouvernements français et italien pour financer des travaux liés à l’infrastructure, à la réhabilitation et à la mise en valeur du patrimoine qui agira comme moteur pour la promotion du tourisme et le développement économique. Seize millions de dollars ont été débloqués pour Baalbeck où la société Associated Consulting Engineer (ACE) a signé une étude portant sur le tissu urbain et architectural. Tout d’abord, six millions de dollars sont affectés aux opérations de consolidation des structures des temples de Bacchus et de Jupiter, et à la mise en valeur de la cité d’Héliopolis : éclairage de la pierre, organisation de circuits thématiques, installation de panneaux signalétiques, construction de pièces destinées à la billetterie, etc. Les dix autres millions sont réservés aux travaux d’infrastructure, à la création de parkings, à l’embellissement des espaces publics, au ravalement des façades des bâtisses, privées ou publiques, situées à proximité de la zone archéologique. La première phase des travaux, dont le coût s’élève à cinq millions de dollars, a commencé en août 2005. Elle comprend la réorganisation du périmètre immédiat de la citadelle. En clair, il s’agit de « l’installation d’une infrastructure complète, de l’aménagement des espaces publics à usage municipal et touristique, et de la réhabilitation des quartiers situés à la périphérie du site archéologique », indique Antoine Abi Samra, ingénieur de l’ACE et responsable de l’exécution du projet. Vaste chantier Du boulevard Camille Chamoun jusqu’à l’entrée de la citadelle, Baalbeck offre le spectacle d’un grand chantier : c’est partout le bruit assourdissant des pelleteuses et des marteaux piqueurs, les nuages de poussière, le vacarme des camions transportant les équipements nécessaires « aux réseaux d’eau potable, d’eau de pluie, d’égout, d’électricité et la pierre naturelle pour le dallage des trottoirs », signale Abi Samra. Il ajoute qu’« une carte archéologique, dressée en 1904 par la mission allemande qui a entrepris des sondages dans la ville, a permis de procéder prudemment aux travaux d’infrastructure. En creusant dans les endroits signalés sur la carte, on a calculé soigneusement le maniement des outils machines, et aucun dégât n’a été enregistré sur les vestiges excavés ». Car, rappelons-le, les travaux ont apporté leur moisson de découvertes : pour ne citer que trois mosaïques datant des IIIe et IVe siècles de notre ère, une partie de l’ancienne muraille de la ville mamelouk et des caveaux funéraires romains, dont un appartenant aux IIe et IIIe siècles après J.-C., et renfermant 79 feuilles d’or, des bijoux et 11 lacrymaires, la boîte de Pandore est ouverte. Le sous-sol de Baalbeck, source inépuisable de richesse et de mémoire, continue de livrer ses secrets. Des travaux d’embellissement sont également apportés à l’esplanade qui s’étale au pied de la citadelle : traversée désormais par une rivière, elle sera, « comme au centre-ville de Beyrouth, pavée de carreaux en ciment aggloméré ». Les boutiques de souvenirs seront rénovées, suivant un design établi par l’architecte Maher Rifaï : fenêtres et portes s’habilleront de bois de « qotran », et « les façades et murs latéraux seront peints d’une couleur argile ». Quant aux terrasses -cafés, « elles seront aménagées en espaces jardins », révèle encore l’ingénieur Abi Samra, ajoutant que les murs de clôture de l’église Saint-Georges des orthodoxes et celui de Notre-Dame des Dons des maronites subiront un coup de jeune en se revêtant d’« un enduit spécial ». Côté « hay el-Qalaa » (quartier de la citadelle) où s’entrelacent bâtisses anciennes et sinistres constructions en béton, une opération de lifting est menée. Datant du XIXe, cinq maisons vernaculaires, en briques de terre battue, enduites et chaulées, la toiture formée d’une charpente en bois, seront restaurées suivant le mode d’origine. Et pour accorder les couleurs à l’environnement local, les constructions en béton seront badigeonnées de « couleur argile ». Plus haut, place Khalil Moutrane (10 000 m2), les ouvriers travaillent au ravalement des façades des archevêchés grec-catholique et maronite bordant la place. Le buste de l’écrivain Moutrane sera placé au milieu d’un jardin annoncé au sein de cet espace. Par ailleurs, quatre parcs automobiles sont prévus dans cette première phase : Le « Long Parking », situé au nord du « maqam sayyida Khawla » (fille du prophète Imam Hussein), a une capacité de 100 voitures ; le « Bus Parking », à l’ouest du « maqam », recevra jusqu’à 15 cars ; le « Kassis Parking » et le « Comma Parking », au sud-ouest de la place Khalil Moutrane, ont été aménagés pour accueillir respectivement 40, et 150 voitures et bus. Les travaux de la première phase devront être achevés à la fin de l’année courante. En 2007, débutera la deuxième phase du projet. Elle comprend l’infrastructure et la réhabilitation du quartier de la mosquée as-Sagha, des rues Gouraud et Hleyhel, de Ras el-Aïn et « al-hay al- massihi » (le quartier chrétien). May MAKAREM
Restaurer et réaménager les cinq sites historiques du Liban, Baalbeck, Tripoli, Jbeil, Saïda et Tyr, est l’objectif du projet CHUD (Cultural Heritage and Urban Development). Ce plan quinquennal, initié par le Conseil du développement et de la reconstruction (CDR), a obtenu un prêt de 62 millions de dollars accordé par la Banque mondiale, et les gouvernements français et...