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Actualités - CHRONOLOGIE

TERRORISME - Quatorze pays épinglés dans le rapport de Dick Marty Prisons et vols secrets de la CIA : l’Europe a coopéré ou fermé les yeux

Quatorze pays européens ont été épinglés hier dans un rapport pour leur implication dans les vols secrets de la CIA et, dans le cas de la Pologne et de la Roumanie, pour avoir sans doute abrité des centres de détention clandestins pour des islamistes soupçonnés de terrorisme. Plusieurs pays mis en cause, dont le Royaume-Uni, l’Espagne et la Roumanie, ont aussitôt rejeté les conclusions de ce rapport rédigé par le Suisse Dick Marty pour l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE). Dénonçant le « sacrifice » des droits de l’homme au nom de la lutte contre le terrorisme, le parlementaire rend compte de l’extension en Europe de la « toile d’araignée » mise en place par les États-Unis pour capturer, transférer et détenir des suspects hors de tout cadre légal, depuis les attentats du 11 septembre 2001. « Il est désormais clair – même si on est encore loin d’avoir pu établir toute la vérité – que les autorités de plusieurs pays européens ont activement participé, avec la CIA, à des activités illégales, que d’autres les ont ignorées en connaissance de cause, ou n’ont pas voulu savoir », déplore M. Marty dans son rapport présenté hier à Paris. La Suède, la Bosnie-Herzégovine, le Royaume-Uni, l’Italie, l’ancienne république yougoslave de Macédoine, l’Allemagne, la Turquie, l’Espagne, Chypre, l’Irlande, le Portugal et la Grèce sont mis en cause pour avoir participé à des transfèrements illégaux de suspects ou pour les avoir tolérés. Il cite le cas de l’imam Abou Omar, enlevé en Italie en 2003 par des agents de la CIA, « avec l’aide d’agents italiens », pour être remis aux autorités égyptiennes. Quant à la Roumanie et à la Pologne, elles sont fortement soupçonnées d’avoir abrité des centres de détention secrets de la CIA (Agence centrale de renseignements), même s’il n’existe encore « aucune preuve formelle ». Ces pays ont démenti avoir abrité de tels centres. Des avions transportant des prisonniers se seraient ainsi fréquemment posés à Bucarest et Timisoara (Roumanie), ainsi qu’à Szymany (Pologne), en provenance ou à destination de Bagdad, Kaboul, Alger, Rabat, Le Caire, Guantanamo. Le rapport qualifie d’« inacceptable » la remise de suspects à des pays connus pour pratiquer la torture et juge « indigne » la passivité des Européens en la matière. Il estime toutefois « exagéré de parler d’un millier de vols et de centaines de restitutions (de prisonniers) impliquant le territoire européen », assurant que 98 % de ces vols concernaient la logistique. Le rapport de M. Marty sera débattu le 27 juin à l’APCE, qui compte 46 États membres. Le Parlement européen mène de son coté une enquête parallèle sur cette affaire révélée en 2005 par des médias américains et des ONG.
Quatorze pays européens ont été épinglés hier dans un rapport pour leur implication dans les vols secrets de la CIA et, dans le cas de la Pologne et de la Roumanie, pour avoir sans doute abrité des centres de détention clandestins pour des islamistes soupçonnés de terrorisme. Plusieurs pays mis en cause, dont le Royaume-Uni, l’Espagne et la Roumanie, ont aussitôt rejeté...