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Actualités - OPINION

Slalomer entre «bostas», minivans et «express»

Tout jeune adolescent arrivé à l’âge de conduire se réjouit de pouvoir emprunter la voiture de papa ou de maman officiellement. Mais quelle n’est sa surprise quand il réalise que conduire au Liban n’est pas un plaisir. Prendre le volant, mettre sa ceinture de sécurité, assurer sa route, prendre son courage à deux mains et s’engager demandent une attention particulière. Même le langage change pour celui ou celle qui, de sa vie, n’a pas insulté autrui. Toutes les injures connues ou entendues y passent. Il est clair que quand un automobiliste est entouré de motards inconscients, d’agents de la circulation impuissants à régler quoi que ce soit, de « bostas » inutiles, de minivans polluants, de camions «express» et de quelques passants et automobilistes suicidaires, il ou elle a les nerfs à bout. Chacun rejette la faute sur l’autre. L’État accuse le citoyen de ne pas respecter le code et les lois en vigueur, et le citoyen rend ce même État responsable de tout accident. L’État porterait-il des œillères pour ne voir que d’un côté ? Pourquoi les motards seraient-ils privilégiés à un carrefour et peuvent-ils passer quand bon leur semble, sans se soucier de quiconque ? Et pourquoi pourraient-ils passer impunément à contresens, au nez et à la barbe des agents ? Pourquoi ces mêmes agents dits de la circulation se noient-ils dans une goutte d’eau quand ils réalisent qu’ils doivent faire circuler ? Pourquoi manquent-ils de civisme parfois ? Pourquoi sont-ils toujours absents quand on a besoin d’eux (c’est rare) ? Pourquoi ne peuvent-ils pas punir quand il le faut ? Auraient-ils encore peur de quelque responsable, qui se croit toujours au-dessus de la loi ? Est-ce par ignorance du code de la route, ou bien s’agit-il tout simplement d’irresponsabilité ? Et dans tous les cas, à qui la faute ? Pourquoi les « bostas » sont-elles aussi nombreuses dans un pays sans routes adéquates ? Pourquoi les arrêts de bus ne sont-ils pas fixes et puis pourquoi prendre un bus au Liban relève-t-il de l’aventure ? On ne sait jamais par où il passe, où il s’arrête. Pourquoi le conducteur de ce même bus s’estime-t-il être au-dessus de tout et de tous ? Pourquoi son véhicule est-il aussi sale (de l’intérieur aussi…) ? Combien de minivans polluants y a-t-il au Liban ? Il semble qu’aucun responsable dans ce pays n’en ait croisé sur son chemin. Eh bien messieurs, un minivan est une espèce de petite « bosta » généralement crasseuse, polluante, dans laquelle s’entassent des humains. Ce moyen de transport, plutôt généralisé dans un pays limitrophe, déambule sur les routes de notre beau pays à coups d’émanation de mazout noir, de klaxons « symphoniques », sans le moindre souci. Dans tout pays dit civilisé, il existe une régulation des heures de circulation pour les camions. Au Liban, il semble que la loi ait disparu ou qu’elle ait été oubliée tout au fond d’un tiroir. Automobilistes, piétons ou passants, nous sommes aussi responsables de cette « faouda ». Charité bien ordonnée commence par soi-même. Si parmi nous il existe des responsables, dénoncez-les et le processus fera boule de neige, même si nous devons être la risée des autres. Il faut bien un début à tout. Conduisons bien, en respectant le code que nous avons appris mais jamais appliqué ; respectons les feux de signalisation (quand il y en a) ; maîtrisons nos nerfs et gardons notre sang-froid ; restons lucide au volant et n’essayons pas d’éduquer les autres en agissant comme eux. Au contraire, faisons mieux – ce ne doit pas être bien difficile… Mais que fait l’État ? Rien. Il est de notre devoir, nous citoyens, de sensibiliser les jeunes, notre entourage, afin d’atteindre nos objectifs. À deux, on est plus fort, à trois encore plus et à mille rien ne peut nous résister. Crions encore de plus en plus fort – pacifiquement – que nous en avons assez de tous ces responsables qui ne pensent qu’à remplir leurs poches et à vider les nôtres. Fouad A. SALHA
Tout jeune adolescent arrivé à l’âge de conduire se réjouit de pouvoir emprunter la voiture de papa ou de maman officiellement. Mais quelle n’est sa surprise quand il réalise que conduire au Liban n’est pas un plaisir. Prendre le volant, mettre sa ceinture de sécurité, assurer sa route, prendre son courage à deux mains et s’engager demandent une attention particulière....