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Les Européens doivent accepter l’irréversibilité de nos activités nucléaires, estime Téhéran Washington prêt à discuter avec l’Iran sous condition

Les États-Unis se sont déclarés prêts hier à discuter sous condition avec l’Iran qui, de son côté, a demandé aux Européens d’accepter la « réalité et l’irréversibilité » de son programme nucléaire, à la veille d’une réunion ministérielle à Vienne. «Dès que l’Iran suspendra complètement et de façon vérifiable ses activités d’enrichissement et de retraitement, les États-Unis rejoindront leurs collègues de l’UE-3 (France, Allemagne, Grande-Bretagne) à la table des négociations et rencontreront des représentants iraniens », a déclaré à Washington la secrétaire d’État américaine Condoleezza Rice. Si elle est suivie d’effet, cette offre conduirait à une rupture avec une politique américaine qui proscrivait tout contact avec des responsables iraniens depuis la prise d’otages en 1979 à l’ambassade des États-Unis à Téhéran. Le président George W. Bush a renchéri en affirmant que les États-Unis entendaient jouer un rôle prééminent pour résoudre la crise nucléaire iranienne par des moyens diplomatiques et a assuré que les Iraniens ne se doteraient pas de l’arme nucléaire. « Notre message aux Iraniens est le suivant. Premièrement : vous n’aurez pas l’arme (nucléaire). Deuxièmement : vous devez suspendre de manière vérifiable tous vos programmes (de conversion et d’enrichissement d’uranium) et alors nous rejoindrons la table de négociations », a expliqué M. Bush. Cette offre spectaculaire survient à la veille d’une importante réunion ministérielle sur le programme nucléaire iranien des cinq membres permanents du Conseil de sécurité plus l’Allemagne à Vienne. Ils doivent mettre la dernière main à une offre européenne de mesures incitatives, en matière commerciale, technologique et sécuritaire, mais aussi de sanctions économiques pour amener l’Iran à renoncer à son programme nucléaire controversé. Selon des diplomates à Vienne, Washington a d’ailleurs lié des négociations directes avec Téhéran à l’acceptation par Moscou et Pékin du principe d’éventuelles sanctions contre Téhéran s’il persistait à enrichir l’uranium, ce qui doterait ce pays de combustible nucléaire potentiellement militaire. La Russie et la Chine, partenaires économiques de l’Iran, ont jusqu’ici refusé que le principe de sanctions figure dans une résolution onusienne à New York. À ce sujet, un responsable américain ayant requis l’anonymat a souligné que la proposition américaine avait reçu « un très grand soutien » des grandes puissances, et notamment de la Russie et de la Chine. Il s’est montré optimiste sur les chances d’obtenir leur soutien à une résolution coercitive du Conseil de sécurité si l’Iran refusait l’offre américaine. Paris s’est, par ailleurs, félicité de la « disponibilité » des États-Unis, alors que Londres se réjouissait de leur « soutien actif », tandis que Javier Solana parlait d’« espoir » pour une nouvelle relation avec l’Iran. Le chef de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Mohammad el-Baradei, a, pour sa part, « encouragé fermement l’Iran à créer les conditions nécessaires à la reprise de ces entretiens (avec l’Union européenne), avec la participation des États-Unis ». Côté iranien, aucune réaction officielle à la proposition américaine n’était disponible hier soir. « Les pays européens, dans leurs discussions sur le programme nucléaire iranien, doivent accepter la réalité et l’irréversibilité des activités nucléaires iraniennes », a, en revanche, affirmé Mohammad Saïdi, vice-président de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique (OIEA), selon l’agence Irna. « Si les Européens ne tiennent pas compte des progrès nucléaires de l’Iran, ils auront des problèmes par la suite, a-t-il dit. Il est possible d’arriver à un compromis s’ils font des propositions logiques et rationnelles. » Le ministre russe de la Défense, Sergueï Ivanov, a, pour sa part, déclaré à Bakou que la proposition russe d’enrichir l’uranium iranien en Russie, porte de sortie préconisée par Moscou pour régler la crise nucléaire avec Téhéran, « restait toujours sur la table des négociations ». L’Iran dit vouloir enrichir l’uranium pour alimenter en combustible ses futures centrales nucléaires.
Les États-Unis se sont déclarés prêts hier à discuter sous condition avec l’Iran qui, de son côté, a demandé aux Européens d’accepter la « réalité et l’irréversibilité » de son programme nucléaire, à la veille d’une réunion ministérielle à Vienne.
«Dès que l’Iran suspendra complètement et de façon vérifiable ses activités d’enrichissement et de...