Dans les coulisses et sous les tables...

La question des dernières 24 heures, surtout pour la majorité, était de savoir si elle devait œuvrer pour privilégier une recommandation, une condamnation, à l’unanimité, ou bien à la majorité. Le comité de suivi du 14 Mars a ainsi accouché de deux propositions, l’une hard (celle qui a été adoptée), l’autre bien plus soft, espérant ainsi qu’Amal et le Hezb allaient y adhérer. Sauf que le binôme chiite a exigé, en contrepartie d’un vote antisyrien, une deuxième recommandation condamnant Israël et, surtout, soutenant la Résistance et ses armes. Un joli cadeau pour le Hezb à quelques jours de la reprise du dialogue national sur ses armes et sur la stratégie de défense du Liban. La majorité a vite fait de refuser ce deal, ne comprenant pas quel pourrait être le lien entre l’affaire Joumblatt/Syrie et un appui officiel, parlementaire, à la Résistance. Les concertations n’ont pas cessé pour autant, dans les coulisses et sous les tables, dans le but d’aboutir à une unanimité. Nabih Berry a proposé la pétition, idée à laquelle le 14 Mars a opposé un niet tout aussi rapide, souhaitant que ce soit l’institution, la Chambre, qui prenne officiellement position. Le n° 2 de l’État est revenu à la charge, proposant une formule de recommandation ultrasoft, dans laquelle il n’est même pas question de condamnation de la Syrie. Re-niet, naturellement, de la majorité, qui a préféré in fine se contenter d’une condamnation à la majorité et pas à l’unanimité, réussissant en contrepartie à éviter de donner au Hezb une arme supplémentaire (une recommandation officielle) pour le 8 juin prochain. Surtout que le binôme chiite n’a pas beaucoup hésité avant de renoncer à se mettre la Syrie à dos.