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Actualités - CHRONOLOGIE

Le CPL rejette, avec la majorité, le mandat d’amener syrien contre Joumblatt ; Amal et le Hezbollah s’abstiennent La Chambre inflige un sérieux revers à Damas et dénonce l’« atteinte à la dignité du peuple libanais »

Le Parlement a rejeté hier le mandat d’amener lancé par la justice syrienne via Interpol à l’encontre du chef du PSP, Walid Joumblatt, estimant qu’il portait « atteinte à la dignité de la Chambre et du peuple libanais ». Après avoir avorté l’examen de la provocation syrienne la semaine dernière en quittant son perchoir et en claquant la porte de l’hémicycle, Nabih Berry a commencé la séance en indiquant qu’il disposait, comme résultat des concertations menées depuis une semaine, de deux suggestions, « sachant que la présidence (de la Chambre) a souhaité que nous aboutissions à une seule et même proposition », a précisé le n° 2 de l’État. La première de ces deux éventualités a été soulevée par Nabih Berry lui-même. « C’est une solution globale, a dit ce dernier. Sur base de la Constitution, et des clauses 89 et suivantes du règlement interne, la Chambre estime que la demande des autorités syriennes à l’encontre des députés Walid Joumblatt et Marwan Hamadé – date de jugement et mandat d’amener – ne remplissent pas les conditions nécessaires dans la forme et dans le fond. Le Parlement a ainsi décidé de rejeter le mandat d’amener et demande aux pouvoirs concernés d’en aviser les intéressés. » Quant à la deuxième proposition, paraphée par plusieurs députés, elle stipule ce qui suit : « Le Parlement dénonce la convocation et le mandat d’amener syriens, et les considère comme anticonstitutionnels. Ils portent atteinte à la dignité de la Chambre et du peuple libanais qu’elle représente. Nuls et non avenus dans la forme et dans le fond, le Parlement a décidé de les rejeter. » Nabih Berry a ensuite dit : « Nous allons voir laquelle de ces deux propositions est la plus forte et la soumettre au vote. » À ce moment-là, le président de la commission de l’Administration et de la Justice, Robert Ghanem, l’interrompt. « Nous n’avons pas le droit de changer quoi que ce soit. Il faudrait que le ministre de la Justice renvoie ce mandat d’amener au parquet, qui est obligé de le rendre aux autorités judiciaires syriennes afin d’éviter de faire jurisprudence à ce niveau », a dit le député de la Békaa-Ouest. « Si tu insistes, je soumets ta proposition au vote », a menacé Nabih Berry à l’adresse de Robert Ghanem, qui s’est empressé de répondre qu’il a juste voulu soulever le point pour éviter une jurisprudence. « Pour que la Chambre puisse statuer, nous allons soumettre la proposition la plus dure, qui est celle des députés », a ensuite dit le président de la Chambre. Et les députés ont tout naturellement voté oui à main levée à une très large majorité, puisque seuls les blocs Amal et Hezbollah, ainsi que le bloc d’Élie Skaff, se sont abstenus. Ainsi, après le gouvernement, qui avait estimé la semaine dernière que l’acte syrien « n’est pas de nature à améliorer les relations entre Beyrouth et Damas », c’était hier au tour du Parlement d’opposer une claire et définitive fin de non-recevoir à la Syrie. L’ordre du jour Les députés ont ensuite planché sur les sujets inscrits à l’ordre du jour de cette séance de questions au gouvernement. Assem Araji a ouvert le bal en transformant sa question en interpellation, évoquant le payement des différences dans l’échelle des salaires aux juges, aux fonctionnaires administratifs et aux militaires. Il s’est attiré une réponse en règle du Premier ministre et du grand argentier. « Il faut éviter les interprétations hâtives à ce sujet, et toute mesure non étudiée en profondeur, notamment par rapport à ses retombées et ses conséquences, aura un impact négatif sur nous tous », a dit Fouad Siniora, avant que Jihad Azour ne rappelle que le payement de ces différences provoquera un déficit supplémentaire du Trésor. Le ministre des Finances a été vertement tancé par le député hezbollahi Ali Ammar, suivi en cela par Nicolas Fattouche, qui n’a pas épargné non plus le Premier ministre. Et après avoir débattu des questions liées à l’environnement, au coût des communications cellulaires (Marwan Hamadé a rappelé la réduction du tarif des communications internationales, précisant que les autres allaient suivre la même tendance à la baisse) et à l’entretien des infrastructures, Nicolas Fattouche a posé sa question autour des infractions à la loi, de l’ingérence dans les affaires de la magistrature et dans les jugements émis. Le député de Zahlé en a profité pour se déchaîner contre le ministre de la Justice, Charles Rizk, après avoir évoqué le fameux jugement du Conseil d’État, qui avait demandé à l’État de verser aux frères Fattouche 215 millions de dollars de dommages et intérêts pour leur histoire de carrière. L’État, par le truchement de Charles Rizk, avait interjeté appel, suspendant ainsi l’exécution du verdict du Conseil d’État. Fouad Siniora est intervenu pour souligner son attachement à défendre l’État, le Trésor et les intérêts des citoyens, et niant toute ingérence dans le cours de la justice. Le ministre de tutelle, Charles Rizk, a également répondu, d’une façon quasi exhaustive, au député Fattouche, prouvant, dates et documents à l’appui, l’impossibilité de la notification aux frères Pierre et Moussa Fattouche ainsi que l’inexactitude de l’argumentation du député de Zahlé.
Le Parlement a rejeté hier le mandat d’amener lancé par la justice syrienne via Interpol à l’encontre du chef du PSP, Walid Joumblatt, estimant qu’il portait « atteinte à la dignité de la Chambre et du peuple libanais ».
Après avoir avorté l’examen de la provocation syrienne la semaine dernière en quittant son perchoir et en claquant la porte de l’hémicycle,...