Rechercher
Rechercher

Actualités - OPINION

Que les meilleurs gouvernent

« Car le cœur de ce peuple s’est épaissi Ils sont devenus durs d’oreille, Ils se sont bouché les yeux, Pour ne pas voir de leurs yeux, Ne pas entendre de leurs oreilles, Ne pas comprendre avec leur cœur, Et pour ne pas se tourner vers Dieu. » Nos gouverneurs ont toujours des excuses pour justifier leur absence sur le terrain et leur négligence flagrante dans l’accomplissement de leurs fonctions. L’étude sur le développement humain et social élaborée par la Banque mondiale révèle un triste bilan. Les réformes économiques sont la seule préoccupation du gouvernement, les affaires du peuple le dernier de leurs soucis. La BM devrait enquêter sur un problème grave qui s’ajoute aux misères des Libanais : la circulation routière. L’absence de toutes intentions ou mesures de la part du gouvernement dans l’application stricte du code routier multiplie tous les jours les victimes de la circulation. Des jeunes, beaux et joyeux, ayant promis la prudence, la sobriété, succombent à leurs blessures. Ils partent, laissant derrière eux des parents éplorés, des familles choquées et des amis effondrés. Mais quel est l’ordre de priorité de nos dirigeants dans l’accomplissement de leurs devoirs ? N’ont-ils pas des enfants qui circulent, accompagnés de jeunes de leur âge, ou bien se sont-ils arrangés pour les éloigner à l’étranger, faute de sécurité ? Les bars qui servent l’alcool à gogo, les chauffards dont le nombre augmente tous les jours, l’état désastreux des routes et des véhicules, le manque d’éclairage, l’absence totale d’agents de l’ordre sont autant de facteurs qui contribuent à accroître le nombre des victimes de la route. Oui, ce sont les jeunes qui meurent tous les jours. Dieu sait comme c’est dur à dire et dur à accepter ! Les responsables censés veiller sur notre sécurité sont occupés à faire de la politique. Ces responsables, les mêmes depuis trente ans, sont occupés à mener leurs dialogues de sourds. Ils défilent sur nos écrans pour ne rien dire, juste pour se lancer des insultes. Ils n’apportent rien de nouveau et ne daignent même pas voir nos souffrances. Ils ne sont plus à notre écoute depuis bien longtemps ni à l’écoute de leur conscience ; ils se sont vidés de trop d’égoïsme et n’ont plus rien à offrir, tout juste à prendre. Ils sont narcissiques et, malgré leurs innombrables échecs, ils n’hésitent pas à se couvrir de louanges. Mais c’est à un peuple à bout, appauvri, désespéré qu’ils s’adressent, un peuple fatigué d’attendre, avide de sécurité, de stabilité. Comment convaincre le gouvernement qu’il est urgent d’agir et de sensibiliser l’ensemble de la société à l’ampleur des dégâts et à l’énormité des pertes ? Car chaque jeune qui passe les rend encore plus détestables à nos yeux, au point que nous leur en voulons à mort. Le respect du code routier est notre priorité ; il y va de notre propre vie, de celle de nos enfants. Des mesures simples suffisent pour éviter des catastrophes. Nos routes sont désertes les nuits, l’obscurité est totale. Où sont les forces de l’ordre supposées surveiller l’application stricte des lois ? Les agents connaissent-ils le code pour mieux l’appliquer ? Le cruel matin du dimanche de Pâques, Hadi Gebran est décédé à 5 heures du matin. Il était muni de tous ses papiers, mais ses parents n’ont appris la terrible nouvelle que quatre heures plus tard. Dans un pays civilisé, les parents sont contactés et informés de la mort tragique de leur enfant par l’intermédiaire d’un agent de l’ordre ou d’un représentant de l’État. Chez nous, dans ce tiers-monde auquel nous appartenons, ce sont les ouvriers des stations d’essence, des étrangers au grand cœur qui accomplissent cette tâche. Ce sont eux qui accourent à chaque fois et préviennent les secouristes. Les gendarmes, eux, dorment à poings fermés tous, ainsi que leurs maîtres. Nul ne leur ordonne de veiller sur la sécurité de ce pauvre peuple. D’autres fonctions plus importantes les attendent tous les jours, comme escorter des personnalités et les protéger dans leurs déplacements, leurs visites et leurs déjeuners. Nous les voyons alors par dizaines, guettant fidèlement devant les restaurants la fin du festin de leurs maîtres. Chers responsables, des jeunes sont en train d’enterrer des jeunes et vous parlez de projets budgétaires, d’économie, de finances, de 14 Mars et de présidence. Nous n’avons que faire de vos projets, de vos réformes : grâce à votre négligence, nous vivons dans un monde en voie de sous-développement, dans une jungle. Aujourd’hui, ce qui compte pour nous, c’est de vivre dignement, dans un État de droit ; c’est une présence massive des agents de l’ordre partout dans le pays pour veiller à la stricte application des lois, c’est savoir que nos jeunes sont bien encadrés dans leur patrie civilisée. De grâce, agissez fermement au niveau des gestionnaires du réseau routier, choisissez le code routier le plus adéquat à notre pays, appliquez-le de force, punissez les infractions, multipliez les amendes, les arrestations, les tests d’alcool, faites payer cher les contraventions, retirez les permis de conduire, et cela tous les jours, toutes les nuits et non pas occasionnellement, car la vie de nos jeunes est précieuse et elle mérite tous les sacrifices du monde. Nos gouvernants ont pris de mauvaises habitudes et ils sont de plus en plus incompétents. Notre vie est devenue un chaos total et personne ne s’attend à un changement. Cependant, il faudrait à l’unanimité continuer à lutter, à exiger, à imposer la volonté du peuple. Manifestons ouvertement notre colère, refusons notre situation actuelle, donnons la chance aux jeunes, au sang neuf, à de nouvelles têtes, et que le meilleur gouverne. Celui qui aura toutes les qualités de cœur et celles de l’esprit. Andrée SALIBI
« Car le cœur de ce peuple s’est épaissi
Ils sont devenus durs d’oreille,
Ils se sont bouché les yeux,
Pour ne pas voir de leurs yeux,
Ne pas entendre de leurs oreilles,
Ne pas comprendre avec leur cœur,
Et pour ne pas se tourner vers Dieu. »

Nos gouverneurs ont toujours des excuses pour justifier leur absence sur le terrain et leur négligence flagrante dans...