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Actualités - CHRONOLOGIE

PHOTO - « Pérégrinations aléatoires », au CCF, jusqu’au 9 juin Le double je(u) de Saër Karam

Trente-six photographies grand format s’affichent au Centre culturel français. Fruit des pérégrinations de Saër Karam, qui a baladé son regard curieux dans une douzaine de métropoles, elles donnent à voir un album personnel devenu métissé et sans frontières. Encouragé par la Mission culturelle française, il y a un an, Saër Karam se décide à assembler et restructurer, sous un seul thème, des photos prises lors de ses différents voyages. Directeur général de La Revue du Liban, du Monday Morning et fondateur de Style (créé en 2002), le jeune journaliste va effectuer durant quatre mois une sélection de sa collection personnelle. Articulés autour de trois axes, l’espoir, la paix et l’amour, ces clichés sont tous nés du hasard. En effet, couvrant plus de douze métropoles, le choix de Karam n’a été dicté que par l’aléa, cet accidentel qui ne puise son essence que dans l’événementiel, propre aux journalistes. L’écriture de l’optique À travers trente-deux photos et quatre autres sur toiles (le chiffre 36 étant un clin d’œil et un hommage à l’argentique), le journaliste qui a longtemps aiguisé sa plume a affûté son regard et capté le fugace. De Pékin à Paris, en passant par Shanghai, Vienne, Las Vegas, Rome ou Los Angeles, Karam balade son œil sur des instants furtifs. Ses œuvres ne sont pas de pâles cartes postales vantant le lieu où la photo est prise, mais des clichés qui ne revendiquent aucune identité ni aucun pays. Sous l’objectif de Karam, le temps s’est arrêté, les horizons se sont élargis, laissant la place au doute, l’interrogation et la confusion. Qui mate qui ? Un dimanche à la mer ou Ça n’arrive qu’une fois, autant d’œuvres aléatoires, mais également prémonitoires, car elles portent en elles le secret du futur très proche. Ces enfants suspendus sur la balustrade de la corniche, le regard perdu dans le vide (photo prise le 13 février 2005), ne savent pas que le lendemain est porteur d’un triste événement qui chamboulerait l’avenir. Le journaliste-reporter brouille les pistes en laissant des petites indications pour une meilleure observation, une double lecture. L’instant universalisé Au fil des œuvres, son regard se multiplie, se diversifie pour ne plus devenir qu’un jeu. Un jeu de hasard, mais aussi un jeu de mots : « Si certaines photos parlent d’elles-mêmes, d’autres ont besoin de légendes pour mieux décrypter l’instant », dit-il. Ces moments courants ou insolites, mais toujours universels, captés par un regard curieux, racontent le métissage des cultures, l’émotion apatride et l’intégrité de l’être humain. Pour magnifier cet hymne à la paix dans cette période de tension, la musique de Robert Palmer, Every Kind Kind Of People, accompagne un diaporama tout au long de l’affichage. Beaucoup d’amour mais aussi beaucoup d’humour se dégagent de cette lecture à deux niveaux. Comme cette photo géante de Mao sur laquelle est perché un homme, ou ce dôme du centre-ville transformé en véritable œuf dur et qui devient, au regard de Karam, un œuf géant brouillé (3m x 4m), ou encore ce 9,9,99 sur une affiche de Hollywood Boulevard. Laminés sur bois ou traités sur toiles grand format pour supporter la lumière et la chaleur, les clichés de Saër Karam fusionnent les espaces, abolissent le temps, laissant derrière eux des traînées de poussières... argentiques. L’exposition est ouverte de 13h à 19h. Colette KHALAF

Trente-six photographies grand format s’affichent au Centre culturel français. Fruit des pérégrinations de Saër Karam, qui a baladé son regard curieux dans une douzaine de métropoles, elles donnent à voir un album personnel devenu métissé et sans frontières.
Encouragé par la Mission culturelle française, il y a un an, Saër Karam se décide à assembler et...