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Actualités - CHRONOLOGIE

CINÉMA - La compétition s’enrichit avec deux sérieux prétendants à la Palme : « Le Caïman » et « Les Lumières du faubourg » Des mutants envahissent Cannes

Les mutants ont envahi le Festival de Cannes hier avec la présentation de X-Men 3, alors que la compétition s’est enrichie de deux sérieux prétendants au palmarès, « Le Caïman », charge anti-Berlusconi de l’Italien Nanni Moretti, et « Les Lumières du faubourg » du Finlandais Aki Kaurismaki. X-Men 3, présenté hors compétition avant sa sortie mondiale cette semaine, est le dernier volet d’une trilogie entamée en 2000 et adaptée d’une fameuse série BD américaine. Grosse machine hollywoodienne oblige, la quasi-totalité de la distribution était présente sur la Croisette, dont Halle Berry, Hugh Jackman, Famke Janssen ou Ian McKellen, l’un des acteurs de Da Vinci Code. Ce troisième épisode met toujours en scène deux groupes de mutants dotés de superpouvoirs, ceux qui veulent vivre en paix avec les humains et ceux qui veulent dominer ces derniers pour se venger des discriminations dont ils sont victimes. L’élément nouveau est l’invention d’un « remède » capable de « guérir » les mutants de leurs pouvoirs. Bryan Singer, réalisateur respecté des deux premiers épisodes, a cédé la place à Brett Ratner, ce qui a valu au film des critiques moins bonnes que ses deux prédécesseurs dans la presse spécialisée américaine. Pour autant, le film semble bien parti pour rencontrer le succès au box-office : les deux premiers épisodes avaient réalisé un total de recettes de 700 millions de dollars dans le monde. Moretti le gauchiste Autre film, autre univers avec l’œuvre très politique de Nanni Moretti, engagé depuis toujours à gauche. Le Caïman, qui sortait lundi en France, a pour protagoniste principal un producteur qui perd pied jusqu’à ce qu’une jeune réalisatrice lui apporte un scénario, une biographie au vitriol de Berlusconi. Malgré la victoire de la gauche aux élections, Moretti reste insatisfait : « Le problème du conflit d’intérêts reste aussi présent. Berlusconi possède toujours trois chaînes de télévision. Ce n’est pas une poignée de voix en plus qui va changer les choses », a-t-il déploré. Le cinéma d’auteur a aussi pris toute sa place avec Les Lumières du faubourg d’Aki Kaurismaki. Ce film sur la solitude clôt la trilogie consacrée à la crise sociale après Au loin s’en vont les nuages (1996, sur le chômage) et L’homme sans passé (2002, sur les SDF). Il raconte les déboires de Koistinen, veilleur de nuit qui n’est jamais au bon endroit au bon moment et dont la soif d’amour sera exploitée par des malfaiteurs, dont une femme manipulatrice, pour commettre un vol. Peu de dialogues mais ciselés, des atmosphères envoûtantes grâce à une lumière extraordinaire, des personnages qui arpentent la ville... Kaurismaki ne s’est pas caché d’avoir mis ses pas dans ceux de Charlie Chaplin, « le meilleur réalisateur de l’histoire du cinéma ». Les Lumières... du Finlandais n’ont pas seulement la marque du cinéma d’art et d’essai mais aussi le budget : 1,4 million d’euros soit près de cent fois moins que celui de X-Men 3. « Cela me permet de faire ce que je veux, le problème est que je ne sais pas ce que je veux », a lâché le fantaisiste cinéaste, qui assure n’avoir « jamais rien compris au cinéma ». Et d’ajouter : « Je pose la caméra quelque part et je regarde ailleurs. » Aujourd’hui, la compétition se poursuit avec Babel, du prodige mexicain Alejandro Gonzalez Inarritu, et Flandres, du Français Bruno Dumont. L’événement hors compétition sera la projection du film Zidane, un portrait du XXIe siècle.
Les mutants ont envahi le Festival de Cannes hier avec la présentation de X-Men 3, alors que la compétition s’est enrichie de deux sérieux prétendants au palmarès, « Le Caïman », charge anti-Berlusconi de l’Italien Nanni Moretti, et « Les Lumières du faubourg » du Finlandais Aki Kaurismaki.

X-Men 3, présenté hors compétition avant sa sortie mondiale cette semaine,...