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CINÉMA - Retour en force dans la compétition du cinéaste britannique Ken Loach Après la tornade « Da Vinci Code », le vent de l’histoire souffle sur Cannes

Après la tornade « Da Vinci Code », la compétition officielle du Festival de Cannes a débuté hier avec deux films marqués au sceau de l’histoire : la guerre d’indépendance dans l’Irlande de 1920 pour le Britannique Ken Loach, la répression du mouvement prodémocratique de 1989 pour le Chinois Lou Ye. Le vent se lève, de Loach, cinéaste traditionnellement engagé, retrace la guerre d’indépendance de 1920 entre les Irlandais et l’armée britannique, et la guerre civile qu’elle a entraînée. Ce film militant et éprouvant est proche d’une autre œuvre de Loach, Land and Freedom (1995), consacrée à la guerre d’Espagne et avec laquelle il partage plusieurs thèmes : le combat pour la liberté, la lutte des classes, l’idéalisme opposé au pragmatisme ou l’aspiration de certains personnages à construire une société socialiste. Loach, dont c’est le huitième film présenté en compétition à Cannes, n’a cependant pas pour but de se focaliser uniquement sur le passé. Lui et son scénariste habituel, Paul Laverty, ont insisté sur les résonances contemporaines du film. « Il y a toujours des armées d’occupation quelque part, auxquelles des gens résistent. Je n’ai pas besoin de préciser dans quel endroit la Grande-Bretagne a actuellement, et illégalement, une armée d’occupation », a déclaré Loach en conférence de presse, dans une référence à l’Irak, victime selon lui d’une « guerre illicite ». Paul Laverty a estimé que le film traitait du passé colonial de l’Empire britannique, auquel les Britanniques ont selon lui du mal à faire face, comme d’autres anciennes puissances coloniales. Un débat qui est également vivace dans la société française actuellement. « Nous devrions avoir comme objectif de revoir l’histoire (coloniale) britannique, ce qui s’est passé en Inde avec un certain nombre d’atrocités, ou au Kenya jusqu’à la fin des années 50, avec des gens pendus, mutilés et des camps pires que Guantanamo », a-t-il affirmé, soulignant que « derrière tout ça, il y a toujours l’idée d’un empire civilisateur ». « Palais d’été », seul film asiatique Seul film asiatique en compétition cette année, Palais d’été de Lou Ye n’est pas encore passé sous les Fourches Caudines de la censure dans son pays, les autorités invoquant des raisons techniques qui rendraient le film de « mauvaise qualité ». Un argument battu en brèche par le réalisateur, qui n’est pas moins prêt à faire « n’importe quoi » pour que ses concitoyens voient le film, de son propre aveu, y compris accepter des coupes. L’œuvre relate l’histoire d’amour-haine très charnelle de deux personnages, étalée de 1987 à 2003, avec en toile de fond le mouvement en faveur de la démocratie de 1989 et notamment l’épisode de la répression de la place Tiananmen. Les nombreuses scènes de sexe et la référence aux événements politiques sont des problèmes de « même niveau », qui sont en négociation pour obtenir l’approbation de l’Administration d’État pour la radio, les films et la télévision, reconnaît le réalisateur. Pour autant, il n’a de cesse de minimiser la place de ces événements prodémocratiques dans son opus, un sujet rarement abordé dans la cinématographie chinoise. Il a tenu à rappeler qu’en 1989, « le chaos n’était pas qu’en Chine, mais aussi en URSS, en Allemagne » avec la chute du mur de Berlin, ville où se passe une partie du film et où Lou Ye a rencontré sa femme. Il est resté aussi très discret sur sa propre participation à Tiananmen, se bornant à répondre que l’étudiant pékinois qu’il était à l’époque « était en train de vivre une histoire d’amour » à ce moment-là. Précisément comme ses deux héros pris dans le tumulte de leurs sentiments mais aussi dans celui de l’histoire. Les films présentés demain au festival – En compétition : Selon Charlie de Nicole Garcia (France) avec Jean-Pierre Bacri, Benoît Magimel, Vincent Lindon : une ville au bord de l’Atlantique, hors saison. Trois jours, sept personnages, sept vies en mouvement, en quête d’elles-mêmes, qui se croisent, se ratent, se frôlent, se percutent et qui, en se quittant, ne seront plus jamais les mêmes. Red Road d’Andrea Arnold (GB-1h53) avec Andrew Armour, Nathalie Press, Kate Dickie (1er film) : Jackie travaille comme opératrice sur des caméras de surveillance. Chaque jour elle veille sur une petite partie du monde, en protégeant les personnes qui vivent leur vie sous ses yeux. Un jour un homme apparaît sur son moniteur, un homme qu’elle pensait ne jamais revoir, un homme qu’elle ne voulait jamais revoir. À présent elle n’a pas le choix, elle est obligée de se confronter à lui. – Hors compétition : An inconvenient Truth de Davis Guggenheim (États-Unis) ; Shortbus de John Cameron Mitchell (États-Unis).

Après la tornade « Da Vinci Code », la compétition officielle du Festival de Cannes a débuté hier avec deux films marqués au sceau de l’histoire : la guerre d’indépendance dans l’Irlande de 1920 pour le Britannique Ken Loach, la répression du mouvement prodémocratique de 1989 pour le Chinois Lou Ye.

Le vent se lève, de Loach, cinéaste traditionnellement engagé,...