Turquie - Quatre enfants tués dans un attentat Öcalan menace, depuis sa prison, « d’intensifier » la lutte armée

Le chef séparatiste kurde emprisonné Abdullah Öcalan a menacé le gouvernement turc « d’intensifier » la lutte armée de son Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) si l’armée turque continue de traquer ses rebelles, a rapporté samedi l’agence Firat, pro-PKK, basée en Europe. « Le PKK ne peut être anéanti par la violence, il se renforcera en nombre, le combat s’intensifiera. Nous avertissons… », a dit le chef rebelle, depuis sa prison d’Imrali, à ses avocats qui lui rendent visite chaque semaine, selon l’agence. M. Öcalan, considéré comme l’ennemi public n° 1 en Turquie, a exhorté le gouvernement d’Ankara à mettre en œuvre un « projet démocratique » qu’il ne détaille pas, en allusion à une autonomie pour les Kurdes de Turquie – regroupés essentiellement dans le sud-est du pays –, réclamée par le PKK. Le dirigeant du PKK, qui purge une peine de prison à vie depuis 1999, a indiqué que si Ankara répondait aux revendications de ses rebelles, ces derniers pourraient être « convaincus » de se retirer du territoire turc pour se réfugier dans le nord de l’Irak et, à terme, d’abandonner les armes, ajoute Firat. Par ailleurs, 4 soldats turcs et un rebelle du PKK ont été tués, ce week-end, dans des accrochages survenus dans une zone montagneuse proche de la frontière irakienne. Les affrontements se sont produits dans la localité de Küpelidag, située dans la province de Sirnak. Les rebelles armés du PKK, considéré comme une organisation terroriste par la Turquie, l’Union européenne et les États-Unis, ont multiplié ces derniers temps leurs opérations contre les forces de sécurité dans la région. En outre, un garçon turc de 6 ans, qui avait été atteint lors d’un attentat à la bombe samedi dans l’est de la Turquie, a succombé à ses blessures hier à l’hôpital, ce qui porte à 4 le nombre d’enfants tués dans cette attaque attribuée par les autorités aux rebelles kurdes, a rapporté l’agence Anatolie. Les 3 autres victimes sont aussi des garçons, âgés de 6 à 12 ans. L’attaque n’a pas été revendiquée. Le PKK et le Parti travailliste paysan turc (TIKKO), un groupuscule maoïste clandestin, sont actifs dans cette zone.