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Actualités - CHRONOLOGIE

Brésil - Mutineries dans les prisons, prises d’otages et opérations commandos Nouvelle offensive armée du crime organisé à São Paulo : 52 morts dont 35 policiers

L’État de São Paulo a vécu de samedi à hier une seconde nuit d’offensive du crime organisé contre la police, portant à 52 le nombre de personnes tuées – dont 35 policiers – dans des attaques attribuées par les autorités à des représailles après le transfèrement de centaines de détenus dans une prison de haute sécurité. En dépit de l’important dispositif déployé après l’offensive de la nuit de vendredi à samedi, qui s’était soldée par 30 morts dont 23 policiers, la guerre du crime organisé s’est poursuivie donc avec une quarantaine d’attaques. 14 assaillants ont été abattus et 3 personnes ont été victimes de balles perdues, précise un communiqué diffusé hier par le gouvernement de l’État de São Paulo. La police a arrêté 77 suspects au cours du week-end où ont été dénombrées cent attaques contre des commissariats, des bases de la police militarisée (PM), une caserne de pompiers, plusieurs véhicules de la police et des agents dont certains même en civil. Quatre policiers en civil ont été abattus à Santos (à 90 km de São Paulo) tandis qu’un autre agent a été blessé de 6 balles dans une boulangerie de cette ville portuaire. Les autorités font état également de 53 blessés dont 39 policiers. 19 mutineries simultanées ont eu lieu dans la nuit de samedi à hier dans les prisons de l’État de São Paulo, le plus peuplé du pays, portant à 36 le nombre de rébellions, a indiqué le gouvernement sans préciser le nombre d’établissements pénitentiaires encore contrôlés par les mutins. D’après les médias dominicaux, il y aurait plus de 130 personnes prises en otages, pour la plupart des gardiens de prison. Les autorités ont suspendu le droit de visite des parents des détenus dans certaines prisons, ce qui a aggravé les tensions. Les autorités de l’État de São Paulo ont attribué à la principale organisation criminelle de la région, le Premier commando de la capitale (PCC), cette véritable action de guerre lancée apparemment en représailles au transfèrement de 765 prisonniers vers un établissement pénitentiaire de haute sécurité. « La corrélation du transfèrement avec les attaques a été immédiate », a déclaré samedi le secrétaire à la Sécurité de l’État de São Paulo, Saulo de Abreu. L’opération de transfèrement avait été décidée par les autorités pour prévenir un vaste plan d’évasion lors d’une « méga-rébellion » prévue pour hier dans les prisons par le PCC à l’occasion de la Fête des mères brésilienne, jour où augmente traditionnellement le nombre de mises en liberté provisoire et les visites de proches. Dans une conférence de presse, le gouverneur de São Paulo, Claudio Lembo, a reconnu que la police connaissait le risque qu’elle prenait en procédant à l’opération. « Mais il était nécessaire de l’effectuer », a-t-il dit. Le président brésilien, Luis Ignacio Lula da Silva, a déclaré à Vienne, où il participait au sommet de l’UE-Amérique latine/Caraïbes, que la violence au Brésil était liée à un manque d’investissements dans les programmes sociaux. Le PCC serait à l’origine de la plupart des mutineries récentes dans l’État de São Paulo. Le PCC, financé par les détenus et des complices à l’extérieur des prisons, avait réalisé sa première grande démonstration de force en février 2001, quand il avait organisé une série de mutineries simultanées dans 20 prisons de São Paulo avec des centaines d’otages, qui s’étaient soldées par la mort d’au moins 5 détenus.
L’État de São Paulo a vécu de samedi à hier une seconde nuit d’offensive du crime organisé contre la police, portant à 52 le nombre de personnes tuées – dont 35 policiers – dans des attaques attribuées par les autorités à des représailles après le transfèrement de centaines de détenus dans une prison de haute sécurité. En dépit de l’important dispositif...