diplomatie - Abbas Zaki a présenté hier ses lettres de créance à Lahoud L’OLP a de nouveau un représentant officiel au Liban

Le nouveau représentant de l’OLP au Liban, Abbas Zaki, a remis hier ses lettres de créance au président Émile Lahoud, inaugurant une nouvelle ère dans les relations libano-palestiniennes après le retrait de l’armée syrienne. M. Zaki, dirigeant du Fateh, doit inaugurer lundi les nouveaux locaux de l’OLP, fermés depuis l’invasion israélienne du Liban en 1982. La représentation palestinienne n’avait pas été rouverte en raison de l’hostilité de Damas. M. Zaki, de son vrai nom Charif Machaal, sera le premier interlocuteur officiel de l’OLP à Beyrouth depuis la démission de Chafic el-Hout en signe de protestation contre les accords israélo-palestiniens d’Oslo en 1993. M. Abbas avait, lors de ses entretiens avec les dirigeants libanais l’été dernier à Beyrouth et à Paris, souligné la nécessité d’ouvrir une ambassade palestinienne au Liban. À l’issue de sa visite au chef de l’État, M. Zaki a indiqué que l’ouverture des nouveaux locaux de l’OLP constitue un « premier pas positif » en vue du règlement du dossier palestinien. Répondant à une question sur la formation d’une délégation unifiée palestinienne qui sera chargée de mener le dialogue avec le gouvernement libanais, il a indiqué qu’une réunion est prévue aujourd’hui avec l’ensemble des factions, soulignant qu’il aurait aimé voir le dialogue interlibanais s’achever. « Cela ne veut pas pour autant dire qu’il faut retarder le règlement de la question palestinienne », a-t-il précisé. Chez le ministre des Affaires étrangères, Faouzi Salloukh, qu’il a rencontré pour lui remettre copie de ses lettres de créance, le responsable palestinien a indiqué que la formation de la délégation « est fonction du résultat du dialogue national libanais », précisant que les dossiers « sont prêts » pour reprendre le dialogue libano-palestinien. Les réfugiés « sont attachés à l’idée que le dialogue libanais ne saurait se faire aux dépens des droits des Palestiniens », a-t-il ajouté. Abbas Zaki s’est, en outre, rendu chez le ministre du Travail, Trad Hamadé, pour le « remercier de ses initiatives en faveur de la consolidation des relations libano-palestiniennes, sur base du refus de l’implantation ». À l’issue de la rencontre, le nouveau représentant de l’OLP a tenu à clarifier la confusion autour de la partie censée assurer la représentation des Palestiniens au Liban, un sujet sensible qui continue de susciter des débats au sein des réfugiés, notamment après la victoire de Hamas aux élections dans les territoires occupés. « Il faut savoir que les relations extérieures sont la prérogative de l’OLP (…) qui est le seul représentant légitime du peuple palestinien. Aucun Palestinien ne refuserait des relations officielles avec le Liban », a insisté M. Abbas. Prié de dire comment se fera la coordination entre le bureau de représentation et le gouvernement du Hamas, M. Zaki a affirmé qu’« il n’y aura pas de coordination à proprement parler ». « Il s’agit plutôt de directives, de complémentarité et de respect des lois. » Et d’ajouter en allusion aux conflits qui divisent des factions palestiniennes au Liban : « Quand bien même il y aurait des divergences entre les Palestiniens, nous n’accepterons pas qu’elles se transposent au Liban. Les deux peuples ont assez sacrifié jusqu’à présent à cause de notre ignorance des priorités », a conclu le responsable.