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Actualités - OPINION

Certains ministres proposent que le dossier de la réforme soit confié au comité de dialogue

Selon un dignitaire religieux, la grève et les manifestations ne doivent jamais constituer qu’un dernier remède. Il faut d’abord en effet que la thérapie du mal socio-économique et financier passe par le dialogue. Anticiper le traitement en Conseil des ministres et à la Chambre par de l’agitation de rue, c’est faire montre d’intentions politiques pernicieuses. D’ailleurs, il n’est rien que la politique ne corrompt. Il ajoute que la manifestation de mercredi et les invectives qui l’ont marquée n’ont rien résolu, bien au contraire. Il faut toujours que le document de réforme soit débattu, pour aboutir à un résultat unifié, comme le dit le président Fouad Siniora. Le comité intersyndical et les forces politiques qui l’ont soutenu ont commencé le traitement du problème à l’envers. En rendant le dialogue à la fois plus urgent et plus compliqué. Il est clair, selon cette personnalité, que le but recherché par les protestataires politiques, à savoir la chute du gouvernement, est tout le contraire d’une ébauche de solution. Qui peut garantir la formation d’un nouveau gouvernement sans risque de vacuité et de crise de pouvoir aggravée ? Les problèmes ne se résolvent que par le dialogue généralisé. Car la responsabilité est évidemment partagée par tous. La récession est sévère, la dette publique avoisine les 40 milliards de dollars. Il ne peut y avoir d’issue que par une compression des dépenses somptuaires ou improductives, une éradication de la gabegie, notamment dans des départements qui coûtent beaucoup trop au Trésor ; comme l’Électricité et la Sécurité sociale. On doit mettre un terme au parasitisme, au clientélisme, à l’excédent de fonctionnaires qui se tournent les pouces dans de multiples administrations ou offices. Si le gouvernement, n’importe quel gouvernement, continue à laisser les politiciens protéger leur clientèle administrative, il n’y aura évidemment pas moyen d’équilibrer les dépenses et les recettes. Et il faudra alors imposer de nouveaux impôts, relever le taux des taxations, aux dépens principalement des Libanais aux revenus limités. Une politique d’austérité budgétaire s’impose, aux côtés de cette réforme indispensable que des politiciens s’acharnent à entraver pour cultiver leurs intérêts personnels. Les loyalistes et les opposants, les tenants du pouvoir et ceux qui en sont exclus partagent donc tous la responsabilité. C’est pourquoi certains ministres pensent que le dossier doit être confié aux Quatorze, qui représentent les forces politiques principales du pays. Ces ministres estiment que c’est le comité du dialogue qui doit devenir le patron de la réforme, en prélude à la conférence Beyrouth I. Il proposerait un programme qui serait ensuite discuté, pour approbation ou pour retouche, en Conseil des ministres puis à la Chambre, les institutions sauvegardant ainsi leur rôle. En cas d’échec de mise en place de la réforme, les pays donateurs refuseraient leur aide. Dans la réalité pratique, toute proposition de réforme, aussi souple qu’elle puisse paraître, se heurterait à de l’obstruction, du moment que l’opposition s’obstine à politiser l’affaire, le mot d’ordre étant de renverser le gouvernement. Sous Charles Hélou, Abdallah Yafi, nommé chef de gouvernement contre l’avis du Deuxième Bureau, avait dû se résigner à partir après quelque temps. Sous la pression d’incessantes grèves que le Deuxième Bureau fomentait. C’est peut-être ce précédent qui inspire la ligne suivie par l’actuelle opposition face au président Siniora. Confronté aux capacités de nuisance que conservent les résidus du système policier syro-libanais. Qui rêvent d’un gouvernement satisfaisant la Syrie et ramenant le pays à la situation de téléguidage qui régnait avant le 14 mars. Émile KHOURY
Selon un dignitaire religieux, la grève et les manifestations ne doivent jamais constituer qu’un dernier remède. Il faut d’abord en effet que la thérapie du mal socio-économique et financier passe par le dialogue. Anticiper le traitement en Conseil des ministres et à la Chambre par de l’agitation de rue, c’est faire montre d’intentions politiques pernicieuses....