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Actualités - CHRONOLOGIE

Égypte - Deux juges ayant dénoncé des fraudes électorales comparaissaient hier devant un conseil de discipline La police réprime violemment une manifestation réformiste au Caire

La police a violemment réprimé hier une manifestation pacifique de soutien à des juges réformistes qui devaient comparaître devant un conseil de discipline et a procédé à des dizaines d’arrestations au Caire. Plusieurs centaines de manifestants étaient venus afficher leur soutien aux 2 juges, accusés d’avoir demandé une enquête sur une éventuelle implication de certains de leurs collègues dans des cas de fraude électorale lors des législatives de novembre-décembre 2005. Les juges égyptiens, devenus le fer de lance du mouvement prodémocratique, ont mis au défi le régime égyptien en demandant une enquête sur les abus qui ont entaché le scrutin législatif, si les responsables de ces violations n’étaient pas punis, et en réclamant un pouvoir judiciaire indépendant. Les policiers antiémeutes, déployés par milliers avant le début de l’audition prévue des magistrats Mahmoud Mekki et Hicham al-Bastawissi, bouclaient le secteur, empêchant les manifestants et la presse de s’approcher du tribunal où se tenait l’audience en l’absence des juges. Des groupes de policiers en civil poursuivaient les manifestants à coups de matraque, de pied et de poing. « Au moins cent membres des Frères musulmans ont été arrêtés », a déclaré à l’AFP Issam el-Aryane, le porte-parole de la confrérie islamiste, qui participe pour la première fois aux manifestations de soutien aux juges. Plusieurs autres militants, qui avaient répondu à l’appel du mouvement Kefaya et d’autres mouvements d’opposition, ont été également arrêtés. Selon des journalistes de la chaîne al-Jazira, 2 journalistes de la chaîne ont été frappés et leur caméra confisquée. Plusieurs journalistes et correspondants de la presse étrangère ont également été agressés. Un journaliste, Mohammad Abdel-Qouddous, a été arrêté. En soirée, Washington a protesté contre cette répression violente, se déclarant « profondément préoccupé ». Les deux juges à la Cour de cassation ont par ailleurs refusé d’entrer dans la salle du tribunal pour protester contre le fait que leur défense a été interdite d’accès. « Je n’assisterai pas à l’audience jusqu’à ce que les conditions d’un jugement équitable soient réunies (...) et que les forces de sécurité quittent le tribunal et relâchent les détenus qui sont venus se solidariser avec les juges », a affirmé à l’AFP Hicham al-Bastawissi. « Il s’agit d’un scandale sans précédent », a pour sa part affirmé Mahmoud Mekki, ajoutant que « tous les juges ont refusé d’assister (à l’audience) parce qu’ils ne peuvent entrer dans le tribunal alors qu’il est assiégé par les forces de sécurité qui contrôlent désormais les affaires de la justice ». « Ce qui s’est passé aujourd’hui est la preuve que le pouvoir exécutif intervient dans les affaires de la justice et que la justice n’est pas indépendante », a-t-il ajouté. L’audience, qui a eu lieu en l’absence des 2 magistrats qui se sont réfugiés dans les locaux du Club des juges (syndicat), a été reportée à jeudi prochain. Depuis le 19 avril, des juges réformateurs ont observé plusieurs sit-in au siège de leur club pour protester contre la décision du gouvernement de traduire leurs 2 collègues devant le Conseil de discipline. Une cinquantaine d’activistes avaient déjà été arrêtés depuis le 24 avril. Les manifestations et les rassemblements publics ne sont pas autorisés en Égypte, conformément à l’état d’urgence en vigueur depuis 25 ans.

La police a violemment réprimé hier une manifestation pacifique de soutien à des juges réformistes qui devaient comparaître devant un conseil de discipline et a procédé à des dizaines d’arrestations au Caire. Plusieurs centaines de manifestants étaient venus afficher leur soutien aux 2 juges, accusés d’avoir demandé une enquête sur une éventuelle implication de...