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Actualités - CHRONOLOGIE

Terrorisme - Le lien avec el-Qaëda toujours incertain Les attentats du 7 juillet à Londres ne pouvaient être empêchés, conclut un rapport

Dix mois après les attentats du 7 juillet à Londres, le rôle d’el-Qaëda reste imprécis dans ces attaques qui, selon deux rapports publiés hier, ne pouvaient être empêchées en raison du manque de moyens des services de sécurité et du profil parfaitement banal des auteurs. Ces services, absous hier de toute erreur, avaient une vague connaissance, avant les attaques, de deux des kamikazes, Mohammad Siddiq Khan et Shazad Tanweer, « à la périphérie d’autres enquêtes et opérations de surveillance », a indiqué un rapport de la commission parlementaire du Renseignement et de la Sécurité. Mais à l’époque, ils n’avaient pas même été identifiés, et la dangerosité de ces musulmans britanniques apparemment ordinaires n’était pas établie. Les services de sécurité avaient des « priorités plus pressantes », a souligné la commission, jugeant cela « compréhensible (...) à la lumière des enquêtes prioritaires en cours à l’époque et des ressources limitées des services de sécurité ». La commission a rappelé qu’à l’époque, quelque 800 cas susceptibles d’enquête étaient identifiés, mais que les services de sécurité n’avaient pas les moyens de se consacrer à tous. « Si davantage de ressources avaient été mises en place plus tôt, les chances d’éviter les attentats auraient été accrues », ajoute toutefois le rapport, tout en reconnaissant qu’il n’y avait pas eu non plus d’« avertissement des services de renseignements, y compris de l’étranger ». Les attentats du 7 juillet, premiers attentats-suicide jamais commis au Royaume-Uni, avaient fait 56 morts (dont leurs auteurs) et 700 blessés. Ils avaient été commis simultanément dans le métro et un bus par trois Britanniques d’origine pakistanaise venant de la région de Leeds, Mohammad Siddiq Khan, 30 ans, Shahzaad Tanweer, 22 ans, et Hasib Mir Hussain, 18 ans. Le quatrième kamikaze, Germaine Lindsay, 19 ans, était d’origine jamaïcaine. Khan et Tanweer s’étaient rendus au Pakistan en 2003 et 2004. « Il n’a toujours pas été établi qui ils y ont rencontré, mais il est probable qu’ils aient eu un contact avec des membres d’el-Qaëda », a indiqué le rapport parlementaire. « Le degré d’implication d’el-Qaëda, à la fois en terme de soutien ou de contrôle, fait toujours l’objet d’une enquête », a-t-il précisé. « Il n’y a pas de preuve irréfutable directe de l’implication d’el-Qaëda », a également déclaré le ministre de l’Intérieur John Reid, dont les services ont publié hier un deuxième rapport sur le déroulement des attentats et leurs auteurs. « Mais il existe de nombreux éléments de preuve indirects », a-t-il dit, évoquant notamment les voyages au Pakistan – même si quelque 400 000 personnes se rendent du Royaume-Uni au Pakistan chaque année – et le fait que les kamikazes avaient agi de façon qui n’était pas celle d’amateurs. La revendication des attentats par l’organisation secrète d’el-Qaëda en Europe n’a cependant « pas été considérée comme crédible par les agences », pas plus que celle, le 19 septembre, du bras droit d’Oussama Ben Laden, Ayman Zawahiri, selon le rapport parlementaire. De la même façon, les enquêteurs ont écarté l’hypothèse d’un « cerveau » qui aurait fui le Royaume-Uni à la veille des attentats. Rien ne prouve non plus, selon eux, que la concomitance avec le sommet du G8 à Gleneagles fût intentionnelle. Et rien n’est venu démontrer que les kamikazes avaient le moindre lien avec les auteurs des attentats ratés du 21 juillet, qui avaient opéré selon le même scénario mais dont les bombes n’avaient pas explosé.


Dix mois après les attentats du 7 juillet à Londres, le rôle d’el-Qaëda reste imprécis dans ces attaques qui, selon deux rapports publiés hier, ne pouvaient être empêchées en raison du manque de moyens des services de sécurité et du profil parfaitement banal des auteurs.
Ces services, absous hier de toute erreur, avaient une vague connaissance, avant les attaques, de...