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L’appel de Hassan au président

« Je ne souhaite à personne de perdre son œil. » Tout en montrant l’œil dont il a totalement perdu l’usage, à l’issue d’un accident de mine, Hassan Moustafa Fadel raconte le drame qui l’a handicapé à vie, au début des années 90. « Je plantais du tabac dans un champ que j’avais loué dans la région de Hadatha lorsqu’une mine m’a explosé au visage », se souvient-il. Cet agriculteur de 46 ans, père de famille nombreuse, porte aujourd’hui d’épaisses lunettes, mais n’a pas pour autant retrouvé l’usage de son œil. « Je ne vois plus rien. Je suis handicapé, mais je continue à travailler la terre, car je dois nourrir ma famille. Ma carte de handicapé ? elle ne me sert strictement à rien », dit-il, avec amertume. « Même la prétendue assistance promise par le gouvernement libanais aux victimes des mines, je n’en ai jamais vu la couleur. Je n’ai jamais reçu la moindre indemnité financière. Je n’ai jamais subi la moindre intervention chirurgicale. Je ne bénéficie même pas de la sécurité sociale. On m’a juste proposé de me placer un œil de verre. Mais j’ai refusé. » Hassan Fadel ne peut s’empêcher de dénoncer la présence destructrice des mines. Ces mines qui lui ont gâché la vie et qui continuent de faire des victimes, régulièrement, dans tout le pays, et plus particulièrement au sud, parmi les agriculteurs. « J’aimerais que le président de la République prenne conscience de la nécessité de nettoyer le sud des mines, dans sa totalité, et dans les plus brefs délais », lance encore l’agriculteur. Hassan Fadel parle aussi du besoin qu’ont les agriculteurs d’exploiter l’ensemble de leurs terres pour faire vivre leurs familles. Car le gouvernement ne leur a jamais proposé la moindre indemnisation pour ces terrains minés qu’ils ne peuvent toujours pas cultiver, depuis tant d’années. Dossier réalisé par Anne-Marie EL-HAGE
« Je ne souhaite à personne de perdre son œil. » Tout en montrant l’œil dont il a totalement perdu l’usage, à l’issue d’un accident de mine, Hassan Moustafa Fadel raconte le drame qui l’a handicapé à vie, au début des années 90. « Je plantais du tabac dans un champ que j’avais loué dans la région de Hadatha lorsqu’une mine m’a explosé au visage », se...