Rendu aveugle par l’explosion d’une mine, il adresse une plainte aux Nations unies

Ali Chibani a été victime d’un accident de mine, entre Sojod et Arabsalim, en 1995, alors qu’il coupait du bois dans la forêt afin de le revendre. Blessé au front par les éclats de mines, il a eu les nerfs optiques atteints. Après une cécité totale, il n’a recouvré la vue que partiellement. « J’étais complètement aveugle, mais après deux ans de traitement, je suis arrivé à distinguer les formes, vaguement. Je demeure cependant handicapé à plus de 75 %. Les médecins ont d’ailleurs diagnostiqué une atrophie optique bilatérale terminale », raconte-t-il, preuves à l’appui. M. Chibani ne peut plus lire, malgré les grosses lunettes qu’il porte. Il devine à peine quelques mots tracés sur le papier, sur lequel il colle carrément ses yeux. Ce père de famille ne nie pas avoir reçu des aides et des indemnités de diverses associations et de nombre d’hommes politiques. Aides qui lui ont permis de se soigner, d’acquérir la maison qu’il habite, à Deir el-Zahrani, et de nourrir sa famille. Mais qui ne lui permettent plus aujourd’hui de boucler son mois, d’autant qu’il se trouve dans l’incapacité de travailler. « J’ai bien essayé de trouver du travail, mais personne ne m’embauche », déplore-t-il, indiquant qu’il a encore des enfants à l’école et que seule sa fille aînée travaille, assurant un revenu mensuel de 300 000 LL. Ali Chibani n’a jamais voulu baisser les bras. C’est une plainte en bonne et due forme qu’il a adressée contre l’État d’Israël, auprès des Nations unies, au Haut-Commissariat aux droits de l’homme. Plainte dont il espérait qu’elle lui apporterait des indemnités, mais qui lui a été récemment retournée, car elle ne serait pas du ressort des Nations unies, mais du ministère des Affaires sociales.