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Actualités - CHRONOLOGIE

Rapport - Kadhafi, Ahmadinejad et Assad parmi les 37 « prédateurs » de la liberté d’expression, selon RSF L’année 2005, la plus meurtrière pour la presse depuis dix ans

L’année 2005 a été la plus meurtrière depuis dix ans pour la presse avec au moins 63 journalistes et 5 collaborateurs de médias tués, et plus de 1 300 professionnels menacés ou agressés, annonce l’organisation française Reporters sans frontières dans son rapport annuel. Dans ce rapport publié pour la 16e Journée internationale de la liberté de la presse hier, RSF souligne que ces chiffres n’ont pas été aussi élevés depuis 1995, « lorsque des groupes islamistes algériens tentaient de s’en prendre à tous ceux qui ne les soutenaient pas ». Près du tiers de la population mondiale vit actuellement dans un pays où il n’existe aucune liberté de la presse. Et depuis début 2006, 16 journalistes et 6 collaborateurs des médias ont été tués, 120 journalistes et 56 cyberdissidents sont actuellement emprisonnés pour avoir voulu faire leur métier, selon RSF. En Afrique, « l’impunité n’est pas un malheureux hasard, c’est la règle », estime RSF, rappelant les meurtres impunis des journalistes Norbert Zongo, en 1998, au Burkina Faso ou de Deyda Hydara en 2004 en Gambie. « Des États répriment également systématiquement la presse sans avoir de comptes à rendre à qui ce soit », comme en Érythrée, République démocratique du Congo, Rwanda. Le continent américain est aussi une « zone à risque » : 7 journalistes et un collaborateur des médias ont été tués en 2005. Cuba reste la deuxième plus grande prison du monde pour les journalistes après la Chine. La Colombie vit toujours à l’heure d’une guerre civile vieille de 40 ans. L’Asie est « malade de l’autoritarisme ». Au Népal, le roi Gyanendra a symbolisé « toute la haine autocratique que nourrissent certains chefs d’État à l’égard de la liberté de la presse », en Corée du Nord, Birmanie, Chine. L’Asie est également terre de démocratie, avec l’Inde qui s’impose comme « le géant asiatique de la liberté de la presse ». Les Philippines, avec 7 assassinats, sont le 2e pays le plus meurtrier après l’Irak. Au Maghreb et au Moyen-Orient, « la liberté et la sécurité des journalistes sont mises à rude épreuve », selon RSF. Avec 27 journalistes tués en 2005, dont 24 en Irak, le Moyen-Orient a été la zone la plus meurtrière pour la presse. En 2005, la journaliste du quotidien français Libération Florence Aubenas a été retenue en otage 157 jours en Irak. Quant à l’Iran, ce pays demeure la plus grande prison du Moyen-Orient pour les journalistes, selon RSF. Par ailleurs, RSF a ajouté cinq nouveaux noms à la liste des plus grands ennemis de la liberté de la presse : le Premier ministre éthiopien Meles Zenawi, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad, des groupes armés tamouls au Sri Lanka, le chef des paramilitaires colombiens Diego Fernando Murillo Bejarano, et le chef de la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) Raul Reyes. Au tableau noir, figurent toujours les 32 autres prédateurs de la liberté de la presse, parmi lesquels le président cubain Fidel Castro, le président chinois Hu Jintao, le dirigeant de Corée du Nord Kim Jong-il, le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, le président russe Vladimir Poutine et le président syrien Bachar el-Assad. « Qu’ils soient président, ministre, roi, guide suprême, chef de guérilla ou leader d’une organisation criminelle, ces prédateurs de la liberté de la presse ont le pouvoir de faire emprisonner, enlever, torturer et parfois de faire assassiner des journalistes », a indiqué RSF qui établit cette liste depuis 2001. Appel à la libération de trois journalistes détenus en Syrie L’avocat et militant des droits de l’homme, Anouar Bounni, a réclamé hier la libération de trois journalistes syriens détenus par les autorités de ce pays, dans un appel à l’occasion de la 16e Journée internationale de la liberté de la presse. « Aujourd’hui, on se rappelle des journalistes syriens Massoud Hamid détenu depuis trois ans, Ali Abdallah et Mohammad Ghanem incarcérés depuis plus d’un mois », a indiqué Me Bounni dans un communiqué. Il a appelé les autorités syriennes à « respecter la liberté d’expression et de la presse, à cesser les pressions et à libérer les détenus », déplorant en même temps les « menaces » et tracasseries dont font l’objet selon lui des journalistes syriens comme Hakam al-Baba, Michel Kilo et Abdel Razzaq Id, et la fermeture (par les autorités) de sites Internet de l’opposition. « La liberté de la presse et d’expression sont (nécessaires) pour dénoncer les violations et lutter contre la corruption », a poursuivi Me Bounni, porte-parole du Centre national de défense de la liberté de la presse et des journalistes en Syrie.

L’année 2005 a été la plus meurtrière depuis dix ans pour la presse avec au moins 63 journalistes et 5 collaborateurs de médias tués, et plus de 1 300 professionnels menacés ou agressés, annonce l’organisation française Reporters sans frontières dans son rapport annuel.

Dans ce rapport publié pour la 16e Journée internationale de la liberté de la presse hier, RSF...