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Actualités - CHRONOLOGIE

Saddam Hussein, 69 ans, passe un troisième anniversaire en prison

Saddam Hussein a passé hier son 69e anniversaire en détention, le troisième depuis sa capture par les Américains, au milieu de l’indifférence quasi générale des Irakiens, hormis quelques signes de célébration dans sa région natale. «Nous n’avons aucune envie d’embellir la vie de Saddam », a commenté un haut gradé américain en réponse à une question de l’AFP demandant si l’ancien président a bénéficié de faveurs spéciales à l’occasion de son anniversaire. Il a rappelé que l’ancien maître absolu de l’Irak était poursuivi pour crimes contre l’humanité, tout en affirmant qu’il était traité conformément à la loi internationale. Saddam Hussein, un Arabe sunnite, ne semble plus autant fasciner les Irakiens ou susciter leur haine que quand il était au faîte de sa puissance. Son 69e anniversaire est passé inaperçu dans sa ville natale de Tikrit, à 180 km au nord de Bagdad, même si des dizaines de ses portraits sont apparus sur les murs de la ville proche de Samarra, localité sunnite rebelle. Ses dernières apparitions devant le Haut Tribunal pénal irakien, où il est jugé depuis le 19 octobre 2005 avec sept de ses lieutenants pour le massacre de villageois chiites après une attaque contre son convoi en 1982, ne suscitent plus de manifestations des membres de cette communauté demandant sa tête. Il semble être désormais un homme du passé, sauf auprès de quelques nostalgiques. Des dizaines de ses portraits sont apparus hier sur les murs de Samarra. De pâles photocopies représentant l’ancien président ont été placardées sur des murs proches d’un lieu saint chiite et sur des blocs de béton protégeant des bâtiments publics. Dans cette ville conservatrice et tribale, qui a connu le 22 février la destruction d’un mausolée chiite qui a provoqué une vague de violences confessionnelles dans le pays, il trouve encore des partisans. « Il est supérieur à tous les politiciens d’aujourd’hui, qui n’ont apporté au pays ni sécurité ni stabilité », susurre un commerçant du centre de Samarra. « Ils ne cessent de parler alors que le pays est gangrené par le chômage et les assassinats », poursuit cet homme qui refuse de décliner son identité. Beaucoup d’Arabes sunnites, nés et grandis sous le régime autoritaire de Saddam Hussein, trouvent dans l’argument de la sécurité de quoi défendre l’ancien dictateur et restent insensibles à ses violations des droits de l’homme les plus élémentaires. « Les occupants et leurs agents parmi les nouveaux dirigeants ont commis plus de massacres dans le pays que Saddam Hussein », affirme un autre habitant de Samarra, un octogénaire qui refuse également de s’identifier. Mais la réputation de l’homme qui affirmait préférer mourir plutôt que se rendre avait déjà souffert avec sa capture peu reluisante dans un trou par des soldats américains en décembre 2003. Ses discours politiques devant le tribunal siégeant à Bagdad ont révélé un homme incapable d’accepter la réalité de sa déchéance et continuant à se considérer comme le président légitime d’Irak. Il s’est ainsi adressé directement lors des récentes audiences du tribunal aux Irakiens, leur demandant, sur fond de violences confessionnelles, d’arrêter de s’entretuer et de retourner leurs armes contre les occupants. Le verdict dans le premier procès de Saddam Hussein est attendu début août et il doit être jugé pour d’autres crimes, notamment pour génocide dans l’affaire de la campagne de répression contre les Kurdes dans les années 1987-1988, connue sous le nom d’Anfal. Jay DESHMUKH (AFP)
Saddam Hussein a passé hier son 69e anniversaire en détention, le troisième depuis sa capture par les Américains, au milieu de l’indifférence quasi générale des Irakiens, hormis quelques signes de célébration dans sa région natale.

«Nous n’avons aucune envie d’embellir la vie de Saddam », a commenté un haut gradé américain en réponse à une question de l’AFP...