Rechercher
Rechercher

Actualités

Népal - Six personnes tuées en marge des manifestations Les maoïstes donnent sa chance au Parlement rétabli

Les rebelles maoïstes, qui avaient rejeté l’offre du roi du Népal, ont finalement levé hier le blocus de Katmandou après que l’opposition eut réitéré son engagement à former une Assemblée constituante lors de la première session, demain, du Parlement rétabli. Les maoïstes, qui luttent contre la monarchie depuis 1996, ont changé de position alors que des dizaines de milliers de personnes ont fêté leur victoire mardi sur le périphérique de Katmandou après avoir fait plier le roi Gyanendra. Après 19 jours de grève générale et de manifestations quotidiennes, le roi, qui avait pris les pleins pouvoirs il y a 14 mois, avait annoncé lundi soir le rétablissement du Parlement dissous en 2002. Les maoïstes avaient rejeté cette offre, estimant qu’elle ne répondait pas à la demande principale de convoquer une Assemblée constituante. Ils avaient appelé mardi à poursuivre le mouvement et décrété un blocus de Katmandou, avant de faire marche arrière le lendemain. « Nous avons levé notre blocus jusqu’à la première session du Parlement en prenant en compte l’engagement (des partis) en vue de l’élection d’une Assemblée constituante », a finalement dit dans un communiqué le chef des rebelles, Pushpa Kamal Dahal, alias Prachanda (le féroce). Mais, a-t-il ajouté, « nous voulons qu’il soit très clair que si la première session du Parlement n’annonce pas l’élection d’une Assemblée constituante et ne prend pas d’autres décisions positives, nous nous verrons dans l’obligation d’imposer à nouveau le blocus ». La convocation d’une Assemblée constituante était une condition sine qua non posée par les maoïstes pour la conclusion, en novembre dernier, d’une alliance informelle avec les 7 grands partis politiques contre le souverain. L’opposition, qui a accepté l’offre du roi et désigné comme futur Premier ministre du gouvernement intérimaire Girija Prasad Koirala, avait auparavant assuré que la première session du Parlement rétabli porterait essentiellement sur la réunion d’une Assemblée constituante. « Toutes nos actions seront guidées par notre feuille de route et l’accord que nous avons conclu avec les rebelles », a assuré M. Koirala. Mardi, les partis ont également promis qu’un cessez-le-feu serait décrété par le gouvernement intérimaire et appelé les maoïstes à faire de même. Le dénouement de la crise est intervenu après la mort d’au moins 14 manifestants tués par les forces de l’ordre. Dans un incident non directement lié au mouvement de protestation, des soldats ont tué hier 6 personnes et blessé 3 autres devant un camp militaire dans l’est du Népal. Les soldats ont ouvert le feu sur des manifestants qui s’étaient rassemblés autour du camp et avaient tiré à 2 reprises pour protester contre la mort d’une femme tuée la veille par des militaires au cours d’une « embuscade » dans les environs. La répression des manifestations avait aussi fait des centaines de blessés. Des milliers de personnes ont été arrêtées. Mardi, 320 personnes ont été relâchées dans la région de Katmandou. Le futur Premier ministre doit s’adresser à la population aujourd’hui, à la veille de la confirmation de sa nomination à ce poste. Âgé de 81 ans, déjà 3 fois à la tête du gouvernement depuis 1991, M. Koirala a jusqu’à présent gardé profil bas. Son gouvernement aura pour tâche d’engager des négociations avec les rebelles, de relancer l’économie plombée par l’insurrection et de lutter contre la corruption. The Kathmandu Post l’a averti hier qu’aucun faux pas ne serait toléré : « Le peuple a absous les partis politiques de leurs incompétences passées, de leur inefficacité et de leurs autres péchés au nom de l’intérêt national. Mais il ne leur donnera pas de seconde chance. »
Les rebelles maoïstes, qui avaient rejeté l’offre du roi du Népal, ont finalement levé hier le blocus de Katmandou après que l’opposition eut réitéré son engagement à former une Assemblée constituante lors de la première session, demain, du Parlement rétabli. Les maoïstes, qui luttent contre la monarchie depuis 1996, ont changé de position alors que des dizaines de...