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TRANSPORT Les compagnies aériennes sous la pression de l’or noir

Alors que les bénéfices des transporteurs aériens européens sont menacés par la cherté de l’or noir, les gagnants du secteur pourraient être ceux qui disposent de contrats de couverture et d’avions plus économiques. Les analystes font remarquer que le prix du pétrole, actuellement proche de 75 dollars le baril, va mettre les marges des compagnies sous pression car le fuel constitue leur deuxième poste de dépenses après celui des salaires. Dans ce contexte, l’allemande Lufthansa est la compagnie la mieux protégée d’Europe tandis que le numéro européen du transport aérien à bas coûts, l’irlandais Ryanair, est le plus exposé aux fluctuations des prix car il ne dispose pas d’accords de couverture. La plupart des compagnies du Vieux Continent se sont mises à l’abri en achetant au moins une partie de leur carburant par le biais de ces contrats définis à l’avance et certaines d’entre elles ont reporté le surcoût pétrolier sur leurs tarifs. British Airways a ainsi augmenté le prix de ses surtaxes carburant cette semaine, une décision que pourraient à leur tour prendre d’autres transporteurs. « Nous pensons qu’il est très probable que d’autres compagnies nationales comme Lufthansa ou Air France suivent le mouvement », écrit Frank Skodzik, analyste auprès de WestLB Equity Markets, dans une note de recherche. Les spécialistes constatent que malgré les perspectives moroses sur le front pétrolier, une lueur d’optimisme réside dans le fait que la demande de transport reste active, ce qui laisse aux compagnies aériennes de la marge de manœuvre pour relever leurs surtaxes ou le prix de leurs billets. Les passagers qui embarquent sur les vols long-courriers des majors européennes doivent désormais payer des surtaxes pétrolières de plus de 50 euros. Les vertus d’une flotte rajeunie Les perspectives de rentabilité avec un pétrole à 60 dollars sont désormais caduques. De nombreuses révisions de résultats devraient donc intervenir dans les prochaines semaines. Le taux de contrats de couverture, le niveau des surtaxes et la performance des avions vont devenir la combinaison-clé des performances financières des transporteurs. « Dans le contexte pétrolier actuel, la question du remplacement de certaines flottes [...] est devenue urgente », écrit Nick Van den Brul, d’Exane BNP Paribas, dans une note de recherche. Air France-KLM et British Airways vont toutes deux publier leurs résultats annuels en mai. À la vue des récentes évolutions du brut, les investisseurs s’attendent à ce que les perspectives de l’année fiscale 2006-2007 soient prudentes. Pour Nick Van den Brul, Air France-KLM dispose d’une meilleure combinaison entre ses contrats de couverture et sa flotte que son rival British Airways, cela notamment grâce au 777 de Boeing qui enregistre une consommation horaire de 20 % de moins que celle d’un 747. British Airways a indiqué que la récente hausse du brut alourdirait sa facture de 200 millions de livres (288 millions d’euros) en 2006. Celle-ci est attendue en hausse de 600 millions de livres et devrait totaliser sur l’année 2,2 milliards de livres. Les low costs dans l’œil du cyclone À l’instar d’Air France-KLM, Ryanair bénéficie des effets d’une flotte renouvelée, grâce à l’arrivée du Boeing 737-800, version la plus récente du moyen-porteur phare du constructeur américain. Ryanair, qui publiera ses résultats le 6 juin, n’est pas moins sous pression car elle n’a conclu aucun accord de couverture pour alléger sa facture de carburant. Elle a également refusé d’appliquer des surtaxes à ses clients. Les partisans des surtaxes estiment qu’il s’agit de reporter de manière transparente sur le client la hausse des prix du pétrole. Les détracteurs jugent au contraire qu’elles masquent une augmentation du prix des billets. Le rival de Ryanair, easyJet, dispose lui aussi d’une flotte relativement jeune, mais seules 24 % de ses dépenses en carburant sont garanties par des contrats de couverture.
Alors que les bénéfices des transporteurs aériens européens sont menacés par la cherté de l’or noir, les gagnants du secteur pourraient être ceux qui disposent de contrats de couverture et d’avions plus économiques.
Les analystes font remarquer que le prix du pétrole, actuellement proche de 75 dollars le baril, va mettre les marges des compagnies sous pression car le fuel...