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GRANDE-BRETAGNE À 80 ans, Élisabeth se porte comme un charme et n’abdiquera pas

La reine Élisabeth II d’Angleterre, qui fêtera vendredi ses 80 ans en affichant une santé insolente, reste plus populaire que jamais. Il n’est donc pas question pour elle d’abdiquer, ce qui ne fait pas les affaires de son fils aîné, le prince Charles, qui, à 57 ans révolus, se morfond dans les coulisses du pouvoir. Même le camp, clairsemé, des républicains reconnaît que l’abolition de la monarchie restera une cause perdue tant qu’Élisabeth siégera sur le trône des Windsor. L’intéressée, qui règne depuis 1952, n’a jamais caché sa volonté de s’accrocher jusqu’à son dernier souffle, présentant même sa fonction comme «un métier pour la vie». L’exemple d’abdication à la néerlandaise ne tente absolument pas la reine, qui garde très présent à l’esprit le souvenir traumatisant de son père George VI. Ce dernier avait été propulsé du jour au lendemain contre son gré sur le trône en 1936 en raison de l’abdication de son oncle Edouard VIII par amour pour l’Américaine et divorcée de surcroît Wallis Simpson, future duchesse de Windsor. Au terme d’une décennie tumultueuse, voire «horribilis», ponctuée de scandales, de divorces et de drames en série pour la famille régnante, Élisabeth II jouit actuellement d’un retour de popularité parmi ses sujets. Un Britannique sur dix aujourd’hui seulement se déclare ainsi en faveur de l’abdication de la reine. Et l’hypothèse de Charles jouant les «rois fantômes» aux côtés de sa mère octogénaire est prestement balayée d’un revers de la main par les proches de la cour des Windsor. «Il n’est aucunement question que le prince de Galles prenne plus de responsabilités au détriment de la souveraine», s’insurge un conseiller de haut rang de la reine. «Abdiquer n’est pas une option envisageable.» Les «républicains» admettent eux aussi que leur cause n’a aucune chance d’être entendue pour l’heure. «Il n’y aura pas de république tant que la reine sera en vie», assure Stephen Haseler, président de «Republic», qui fait campagne pour l’élection du chef de l’État. «Une bonne partie de nos compatriotes estiment que la reine fait du bon travail. Le débat sur la monarchie n’aura donc jamais vraiment lieu du vivant de la souveraine», ajoute Haseler devant Reuters. En 1997, la popularité de la monarchie s’était effondrée au lendemain de la mort accidentelle à Paris de la princesse Diana, épouse divorcée de Charles, dont les obsèques avaient donné lieu à un déferlement populaire de chagrin contrastant avec la froideur apparente de la famille royale, reine comprise. Pour Robert Lacey, biographe de la reine, cette dernière a en fait eu raison d’éloigner dans un premier temps des feux de l’actualité les deux fils de Diana, les princes William et Harry. «Être présente auprès de ses petits-fils qui venaient de perdre leur mère adorée dans des circonstances tragiques, les protéger du reste du monde a contribué à écorner dans un premier temps l’image de la reine auprès de ses sujets. Mais aujourd’hui, on se rend bien compte que la reine a eu, comme d’habitude, raison», souligne Lacey. Le mariage en 2005 de Charles avec sa maîtresse de longue date Camilla Parker-Bowles a également contribué à apaiser les tensions existant entre le prince héritier et la souveraine. «Lady Di» avait toujours imputé l’échec de son union avec Charles à Camilla, qu’elle surnommait sans ménagement «le rottweiler». «Fit as a flea» Charles, un personnage parfois controversé en raison de sa tendance à se départir de la neutralité pour faire connaître ses vues très personnelles sur les affaires du royaume, est aujourd’hui un homme bien plus heureux dans sa vie privée. Mais à l’approche de la soixantaine, sa situation reste plus qu’inconfortable, devant rester dans l’ombre de la reine, à attendre l’improbable disparition de sa mère. Cette dernière a livré le fond de sa pensée sur la manière dont elle voit son rôle en évoquant à la télévision la crise de 1936 qui avait fait vaciller le trône des Windsor. «C’est une question de maturité d’accepter votre destin parce qu’à mes yeux, la continuité est une chose très importante. C’est un métier pour la vie», a-t-elle confié dans ce documentaire datant des années 1990. Élisabeth II, dit-on, n’est pas très chaude pour la tradition de la monarchie au pouvoir aux Pays-Bas voulant que les souveraines s’effacent parfois au profit de leurs filles. «La reine dédaigne les monarques qui font comme bon leur semble et se retirent de la scène publique, affirme Penny Junior, célèbre biographe de la famille royale. On hérite du trône uniquement à la disparition de son aïeul, un point c’est tout.» À titre de comparaison, la mère d’Élisabeth II s’est éteinte à l’âge vénérable de... 101 ans et, à en croire Penny Junior, la reine actuelle se porterait comme un charme («she is fit as a flea», qui se traduit littéralement par «elle se porte comme une puce»). La biographe ajoute, ce qui ne devrait pas rassurer Charles: «Elle est en parfaite possession de ses moyens, elle raffole de son rôle qui est exactement ce qu’elle attendait.»

La reine Élisabeth II d’Angleterre, qui fêtera vendredi ses 80 ans en affichant une santé insolente, reste plus populaire que jamais. Il n’est donc pas question pour elle d’abdiquer, ce qui ne fait pas les affaires de son fils aîné, le prince Charles, qui, à 57 ans révolus, se morfond dans les coulisses du pouvoir.
Même le camp, clairsemé, des républicains reconnaît...