Rechercher
Rechercher

Actualités

ÉDUCATION - Un ancien journaliste enseigne la paix dans l’un des plus grands lycées de Washington La non-violence, un sujet qui attire de plus en plus les jeunes Américains

Un portique de détection de métaux et six policiers armés portant des gilets pare-balles protègent Wilson High School, un des plus grands lycées de Washington, mais, au programme, figurent des classes de non-violence, un sujet qui attire de plus en plus de jeunes Américains. «Les élèves ont soif de connaître des alternatives à la violence, et pas seulement la violence des armes, mais aussi la violence familiale, la violence de la peine de mort, la violence contre les animaux », assure le professeur en titre du cours « Alternatives à la violence », Colman McCarthy. Cet ancien journaliste du Washington Post, pince-sans-rire, végétarien et se déplaçant en vélo, s’adonne depuis plus de 20 ans à ce qui semble une gageure dans un pays où la violence à l’école est la plus meurtrière au monde : enseigner la paix. Ses cours qu’il donne bénévolement font désormais partie du programme de plusieurs collèges et lycées de Washington, la capitale fédérale américaine, et sa banlieue, mais aussi de plusieurs universités prestigieuses comme Georgetown ou American University. « Les années de lycée sont le moment idéal pour la formation des idées et des idéaux », affirme McCarthy à l’AFP. « Si nous n’enseignons pas la paix à nos enfants, quelqu’un d’autre leur enseignera la violence », ajoute-t-il. Ses manuels de classe sont une compilation de textes de grands maîtres de la non-violence comme Gandhi, Martin Luther King ou Tolstoï, mais il privilégie la discussion avec les élèves, émaillée d’anecdotes personnelles. « Je n’ai jamais fait passer un examen, je respecte trop mes étudiants. Les examens sont un enseignement basé sur la peur, au contraire de l’apprentissage basé sur le désir », dit-il. Ses étudiants sont ravis : « Il nous fait réfléchir, il encourage la discussion, mais certains professeurs n’aiment pas ses méthodes », dit Sara, 16 ans, une de ses élèves à « School without Walls », le lycée le plus proche de la Maison-Blanche, un des plus pauvres de la capitale qui compte 64 % d’élèves afro-américains. L’ancien journaliste, 68 ans, dont plusieurs anciens élèves sont devenus eux-mêmes professeurs en non-violence, ne fait aucun mystère sur son opposition à la guerre en Irak et entraîne ses élèves à aller manifester. Farouchement opposé aussi aux tests sur les animaux, il a même invité... une dinde à une de ses classes pour illustrer son point de vue. « En 20 ans, j’ai fait cours à plus de 6 000 élèves et avec tous je n’aborde qu’un sujet : les alternatives à la violence existent et si les individus et les pays peuvent s’organiser correctement, la force de la non-violence est toujours plus forte que celle de la violence », relève-t-il. Selon des statistiques du département de la Justice sur la sécurité à l’école, 71 % des établissements scolaires américains ont enregistré un ou plusieurs incidents de violence et 36 % ont dû faire appel à la police en raison de confrontations violentes entre 1999 et 2001. Drogue, tensions raciales, harcèlement, présence de gangs, entre 1999 et 2001, une majorité de lycéens américains entre 12 et 18 ans avouait avoir davantage peur d’être attaquée à l’école ou sur le chemin de l’école qu’à l’extérieur.

Un portique de détection de métaux et six policiers armés portant des gilets pare-balles protègent Wilson High School, un des plus grands lycées de Washington, mais, au programme, figurent des classes de non-violence, un sujet qui attire de plus en plus de jeunes Américains.

«Les élèves ont soif de connaître des alternatives à la violence, et pas seulement la violence...