LU POUR VOUS - Un ouvrage collectif codirigé par Carmen Boustani et Edmond Jouve « Des femmes et de l’écriture. Le bassin méditerranéen »

Sorti et signé lors du Salon du livre à Paris, le livre Des femmes et de l’écriture. Le bassin méditerranéen (Paris, Karthala, 2006) est un bel ouvrage de référence sur les écrits des femmes francophones du bassin méditerranéen qui ont pris la plume durant les toutes dernières années, interrogeant leur spécificité. « La femme cesse d’être Pénélope qui attend en silence le retour d’Ulysse. Elle s’affirme en disant “je” et en racontant son propre vécu, que ce soit dans son propre pays ou dans le pays d’accueil. » Un « je » féminin émerge et s’affirme loin de toute primauté de la communauté sur l’individu. « Le pouvoir de l’écriture qui soulève le problème du rapport des sexes sera une compensation à un pouvoir politique féminin souvent absent sur les deux rives de la Méditerranée, en particulier sur la rive Sud. » Dans cette perspective, le pouvoir féminin apparaît comme un contre-pouvoir, sorte de compensation au pouvoir légal masculin. Préfacé par Vénus Khoury-Ghata et codirigé par Carmen Boustani (professeur à l’Université libanaise) et Edmond Jouve (professeur à la Sorbonne), cet ouvrage collectif (1) s’articule sur deux grandes parties : la Méditerranée orientale qui donne une place de choix à la littérature libanaise féminine francophone, puis à la littérature du Maghreb/Machrek insistant sur les femmes en tant qu’objet du discours. La deuxième partie est consacrée à la Méditerranée occidentale abordant la littérature migrante dans sa lutte pour être et pour dire, puis la littérature de la différence avec sa thématique et son imaginaire. Cet ouvrage collectif est conçu comme un hommage à Vénus Khoury-Ghata. Son mérite est de rapprocher deux rives au départ bien antagonistes, deux civilisations divergentes, la gréco-latine et l’arabo-musulmane. « Le dynamisme du rapprochement ne peut venir que des femmes. Si nous remontons loin dans la mythologie et l’histoire, nous ne pouvons pas négliger le rôle de Didon, la fille du roi de Tyr, qui est partie des rives du Liban (l’ancienne Phénicie) pour bâtir Carthage, instituant échanges et dialogues. » Dans cet ouvrage collectif, des littéraires, philosophes, journalistes, sociologues, juristes examinent l’écriture des femmes du bassin méditerranéen francophone donnant aux lecteurs et lectrices qui s’interrogent sur le sujet des outils de réflexion qui leur permettront d’alimenter leur propre travail. (1) Les auteurs qui ont participé à cet ouvrage Dans l’ordre chronologique : Carmen Boustani, Évelyne Accad, Christiane Makward, Françoise Collin, Lucie Lequin, Joumana Debs, Marc Kober, Anne-Marie Houdebine, Annie Gruber, Denise Brahimi, Marta Segarra, Carmen Mata Barreiro, Edmond Jouve, Christiane Veauvy, Laura Pisano et Georgiana Colvile.