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Actualités - CHRONOLOGIE

ÉLECTRICITÉ - Pourquoi la ligne de 220 kilovolts passe-t-elle au milieu de zones densément peuplées ? Haute tension à Mansourieh: bras de fer entre les autorités et une population inquiète pour sa santé

On peut discuter indéfiniment de la possibilité ou non d’un impact sur la santé d’une exposition prolongée aux champs électromagnétiques résultant des lignes de haute tension. Mais rien ne vaut le spectacle de pylônes gigantesques qui serpentent entre les immeubles résidentiels, comme à Mansourieh. C’est alors qu’une seule question s’impose à l’esprit: pourquoi faire passer une telle ligne au milieu de zones déjà habitées et où se trouvent, de surcroît, plusieurs grandes écoles abritant des milliers d’élèves? Le passage de la ligne de haute tension de 220 kilovolts dans un quartier résidentiel de Mansourieh-Aïn Najm a suscité une vive polémique dernièrement, les habitants et les élèves des écoles à proximité ayant effectué plusieurs sit-in pour tenter d’empêcher la construction des pylônes. Il s’agit en fait du dernier tronçon d’un réseau de distribution d’électricité qui devrait relier toutes les centrales du pays, mais le flou entoure toujours la genèse du projet puisque, de plusieurs sources, on nous affirme que le parcours devait être différent, mais a été modifié «en raison de pressions exercées par des personnages influents». Le passage d’une ligne de haute tension soulève indubitablement plusieurs questions, dont la plus importante est en rapport avec les conséquences sanitaires dont pourraient souffrir les riverains de telles installations et qui n’ont pas fini de faire couler de l’encre. Il y a aussi un problème de sécurité: il n’est pas évident de se trouver à proximité de câbles aussi volumineux et à travers lesquels passe un courant de 220 kilovolts. Pour faire la lumière sur ce dossier, nous avons interrogé les premiers concernés, c’est-à-dire les habitants de la zone de passage de la ligne, mais aussi deux députés ayant des avis contradictoires sur la question: Ibrahim Kanaan, qui a constamment accompagné la population mécontente dans ses mouvements de protestation, et Mohammad Kabbani, président de la commission parlementaire de l’Énergie, qui s’appuie sur un rapport rédigé par Électricité de France (EDF, qui supervise l’exécution du projet), pour le compte de l’Électricité du Liban (EDL), pour affirmer que les craintes exprimées par les habitants sont excessives. À signaler que dans une seconde partie du dossier qui sera publiée ultérieurement, nous ferons un compte rendu de rapports et d’avis donnés par des experts sur l’impact de l’exposition au champ électromagnétique. Aujourd’hui, tous les regards sont tournés vers la Délégation de la Commission européenne qui, selon un accord avec le ministère de l’Énergie, devrait demander à un expert européen de se déplacer au Liban pour donner un avis objectif sur la question. Suzanne BAAKLINI
On peut discuter indéfiniment de la possibilité ou non d’un impact sur la santé d’une exposition prolongée aux champs électromagnétiques résultant des lignes de haute tension. Mais rien ne vaut le spectacle de pylônes gigantesques qui serpentent entre les immeubles résidentiels, comme à Mansourieh. C’est alors qu’une seule question s’impose à l’esprit: pourquoi...