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«Si mon oncle est mort, nous avons le droit de l’enterrer selon nos rites»

Jocelyne Cherfane vient protester pour obtenir la libération de son oncle, le père Albert Cherfane, de l’Ordre antonin, du père Sleimane Abi Khalil, ainsi que du cuisinier et de la cuisinière, aujourd’hui âgée de 71 ans, enlevés avec les prêtres à Deir el-Qalaa au lendemain de l’entrée des troupes syriennes au Metn, en 1990. Avant le 11 avril 2005, la famille du père Cherfane avait longtemps lutté pour obtenir sa libération avec ses trois compagnons. Mais en vain. «Les recherches que nous avons menées n’ont jamais abouti, souligne Jocelyne Cherfane. Nous n’avons jamais perdu l’espoir, mais nous ignorions comment procéder. Tout le monde obscurcissait l’affaire. Même aujourd’hui, le dossier continue à être relégué au deuxième plan. On ne lui accorde pas l’attention qu’il mérite. Quant aux responsables, ils le traitent selon leur humeur. Un jour ils s’en souviennent, et puis un autre ils l’oublient.» Les familles n’ont toutefois jamais perdu l’espoir ni le courage de retrouver les leurs. «Depuis un an, avec le changement politique au Liban, nous sentons une amélioration concernant le dossier des détenus libanais en Syrie, dit Jocelyne Cherfane. Mais la vérité tarde encore à éclater, notamment après le décès de Gebran Tuéni, qui était notre porte-parole dans l’hémicycle. Malheureusement, le gouvernement continue de faire la sourde oreille et essaie de nous replacer à la case départ.» Depuis le 11 avril dernier toutefois, la famille sent que la voix de tous les protestataires du jardin Gebran Khalil Gebran va aboutir et qu’une commission internationale va enfin être formée. «Nous allons enfin obtenir gain de cause et mettre un terme à nos souffrances, confie Jocelyne Cherfane. Et cela, malgré l’indifférence des responsables politiques. Ils ne réussiront jamais à tuer l’espoir. Et tant que la vérité n’a pas éclaté, nous ne déserterons pas les lieux.» Espère-t-elle revoir son oncle? «Il faut s’attendre à tout, répond-elle. Mon oncle doit avoir aujourd’hui dans les 70 ans. Mais si je dois me fier aux témoins et aux anciens détenus, je peux affirmer qu’en juin 2005, il était encore en vie. Même s’il ne lui restait plus qu’un seul jour à vivre, nous voulons qu’il le passe avec nous. Et s’il est mort, nous avons le droit de l’enterrer selon nos rites.»
Jocelyne Cherfane vient protester pour obtenir la libération de son oncle, le père Albert Cherfane, de l’Ordre antonin, du père Sleimane Abi Khalil, ainsi que du cuisinier et de la cuisinière, aujourd’hui âgée de 71 ans, enlevés avec les prêtres à Deir el-Qalaa au lendemain de l’entrée des troupes syriennes au Metn, en 1990. Avant le 11 avril 2005, la famille du père...