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RELIGION - Le document a été découvert dans le désert égyptien près d’el-Minya Un ancien manuscrit montre un Judas n’ayant pas trahi Jésus

Après avoir disparu pendant près de 1 700 ans, la seule copie connue de l’Évangile de Judas, rendue publique jeudi, révèle les relations de celui-ci avec Jésus sous un jour différent du traître l’ayant vendu aux Romains. Le manuscrit de 25 pages en papyrus, écrit en copte dialectal, révélé par la revue américaine The National Geographic, a été authentifié comme datant du IIIe ou IVe siècle. C’est une copie d’une version plus ancienne rédigée en grec. Contrairement à la version des quatre Évangiles officiels, ce texte indique que Judas était un initié ayant trahi Jésus à la demande de ce dernier pour assurer la rédemption de l’humanité. Le passage-clé du document est attribué à Jésus disant à Judas : « Tu les surpasseras tous. Tu sacrifieras l’homme qui m’a revêtu. » Selon les exégètes, cette phrase signifie que Judas contribuera à libérer l’esprit de Jésus en l’aidant à se débarrasser de son enveloppe charnelle. « Cette découverte spectaculaire d’un texte ancien, non biblique, considéré par certains experts comme l’un des plus importants mis au jour depuis les 60 dernières années, étend notre connaissance de l’histoire et des différentes opinions théologiques du début de l’ère chrétienne », a souligné Terry Garcia, un des responsables de la revue américaine. « La découverte étonnante de l’Évangile de Judas comme de ceux de Marie-Madeleine et de nombreux autres de ces documents dissimulés pendant près de 2 000 ans bouleverse notre compréhension de l’aube du christianisme », a estimé Elaine Pagels, professeur de religion à l’université de Princeton et l’une des grandes spécialistes mondiales des évangiles gnostiques. « Ces découvertes font voler en éclats le mythe d’une religion monolithique et montrent combien le mouvement chrétien était réellement divers et fascinant à ses débuts », a-t-elle ajouté. Le document bordé de cuir a été découvert dans les années 70 dans le désert égyptien près d’el-Minya. Il a ensuite circulé parmi les courtiers en antiquités pour se retrouver d’abord en Europe puis aux États-Unis où il est resté dans un coffre d’une banque à Long Island (New York) pendant 16 ans avant d’être racheté en 2000 par l’antiquaire suisse Frieda Nussberger-Tchacos. Inquiet de la détérioration du manuscrit, l’antiquaire l’a confié à la fondation suisse Maecenas en février 2001 afin de le préserver et de le traduire. Après avoir restauré le document, le travail d’analyse et de traduction a été confié à une équipe de coptologues dirigée par le professeur Rudolf Kasser, un retraité de l’Université de Genève. Celui-ci a dit ne jamais avoir vu un manuscrit en aussi mauvais état. Des pages étaient manquantes, le haut des pages où figuraient les numéros s’était brisé et il y avait près d’un millier de fragments. Le document, appelé « Codex de Tchacos », sera remis à l’Égypte et conservé au musée copte du Caire. Le National Geographic y consacre un long article dans son numéro de mai et a ouvert une exposition le 7 avril à son siège à Washington où le public a pu voir des pages du manuscrit. Il a été traduit en anglais, allemand et français et fait aussi l’objet de deux ouvrages.

Après avoir disparu pendant près de 1 700 ans, la seule copie connue de l’Évangile de Judas, rendue publique jeudi, révèle les relations de celui-ci avec Jésus sous un jour différent du traître l’ayant vendu aux Romains.

Le manuscrit de 25 pages en papyrus, écrit en copte dialectal, révélé par la revue américaine The National Geographic, a été authentifié comme...