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EXPOSITION - Jusqu’au 11 avril, dans la crypte de l’église Saint-Joseph des pères jésuites Les «Couleurs d’ombres» de Mahmoud Zibawi

Plus d’une soixantaine de pièces sur toiles ou bois, d’aquarelles, de dessins et de vers enluminés sont accrochées sur les cimaises nimbées de lumière de la crypte de l’église Saint-Joseph des pères jésuites. C’est à l’invitation de la Bibliothèque orientale que Mahmoud Zibawi affiche, jusqu’au 11 avril, un choix d’œuvres comprises entre 2000 et 2005. Une sorte de rétrospective traduisant des tranches de vie et qui illustre la recherche picturale de l’artiste et son travail assidu. Titulaire d’une maîtrise en sciences religieuses de l’Institut de théologie orthodoxe Saint-Serge de Paris ainsi que d’un doctorat en histoire de l’art de l’Université Paris-Sorbonne, Zibawi est entré en peinture comme on entre en religion, à l’âge de dix-huit ans. Une discipline sacrée qu’il n’abandonnera jamais, même si les nombreux livres sur les icônes, qu’il a édités au fil des années et en plusieurs langues, semblent occuper tout son temps. Ses nombreuses expositions annuelles entre Paris et Beyrouth prouvent que l’artiste a su assurer l’équilibre entre les deux activités. Le travail de cinq ans qui s’affiche permet de mieux comprendre le parcours de l’artiste et décrypter son écriture picturale. Dans cette sélection d’œuvres, intitulée «Couleurs d’ombres», Zibawi entretient l’équivoque et l’ambiguïté. Étalant en couches minces ou épaisses les bleus azur, les verts ou les oranges sur des rugosités tantôt rouges écarlates, tantôt sablonneuses, la toile disparaît aussitôt laissant la place à une fresque vivante à la surface poreuse. Ces figures allongées aux yeux mi-clos et cette tête inclinée ne sont pas les reproductions d’icônes, mais un travail pictural bien moderne où l’évocation des icônes ne tient qu’au détail de la morphologie de la face humaine. En effet, ces visages démultipliés, sur bois, sur toiles ou sur cartons, ne sont qu’un prétexte pour un exercice plastique élaboré, «le visage devient l’horizon et l’espace lui-même de la peinture», confie Zibawi qui avoue célébrer le culte du mystère dans ses toiles. Tant dans le flou qui enveloppe ses œuvres que dans les faces humaines qui relèvent de l’irréel, ainsi que dans cette intemporalité énigmatique et dans l’invitation à l’intériorisation. Tout chez lui dégage une incertitude, voire une inquiétude ténue. Si les visages de Zibawi interpellent, au point de tomber sous leur charme, l’artiste avoue pourtant que le dessin importe peu pour lui: «Il arrive de retrouver la même expression sur différents croquis, cela importe peu, car c’est plutôt le jeu avec la matière qui me séduit. C’est pourquoi je m’y applique intensément.» En veillant méticuleusement au choix des matières, en accentuant les empâtements, en travaillant les couleurs et en les mélangeant soigneusement, Zibawi parvient à faire pénétrer chacun dans son monde de mystères tout en se gardant bien de ne confier la clef à personne. Colette KHALAF L’exposition est ouverte tous les jours de 12h00 à 20h00.

Plus d’une soixantaine de pièces sur toiles ou bois, d’aquarelles, de dessins et de vers enluminés sont accrochées sur les cimaises nimbées de lumière de la crypte de l’église Saint-Joseph des pères jésuites. C’est à l’invitation de la Bibliothèque orientale que Mahmoud Zibawi affiche, jusqu’au 11 avril, un choix d’œuvres comprises entre 2000 et 2005. Une...