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REPORTAGE Femmes et enfants, cibles d’une vague de violence sans pitié au Guatemala

Cent cinquante femmes et 40 enfants ont été tués, certains d’un tir de grâce, depuis le début de l’année au Guatemala, victimes collatérales d’une violence sans discernement dans les règlements de comptes ou assassinats ciblés. « Nous avons atteint un seuil dramatique, les criminels ne prêtent plus attention à l’âge des victimes. Le respect de l’innocence de l’enfance, des femmes et des vieux a disparu », dénonce Carmen Aida Ibarra, dirigeante de la Fondation Mirna Mack. « Nous vivons une époque de violence sans précédent, chaque année 5 500 assassinats sont enregistrés, ce qui démontre que l’État ne fait rien pour la combattre », affirme-t-elle à l’AFP. Lundi, une adolescente de 15 ans et une institutrice ont été abattues de plusieurs tirs, dans le sud de la capitale guatémaltèque. Samedi, une fillette de 11 ans a été tuée sous les yeux de son père par des hommes armés de fusils d’assaut Kalachnikov alors qu’elle jouait devant sa maison. Le même jour, le cadavre d’une lycéenne de 17 ans, tuée par balles, a été découvert au bord d’une route. La violence se généralise et les habitants s’organisent avec leurs voisins pour combattre les divers gangs armés – les « maras » – qui se battent pour le contrôle de zones urbaines et de routes, où ils rançonnent chauffeurs de bus, de camion ou particuliers. Les autorités ont misé sur la répression, et des escadrons de la mort se livrent à un « nettoyage social » en tuant les délinquants, raconte Carmen Aida Ibarra. Le Guatemala, qui célèbre cette année le 10e anniversaire des accords de paix mettant fin à 30 ans de guerre civile (1966-1996), est un pays qui regorge d’armes datant de cette période et où la police, la justice et l’Administration sont largement corrompues et inefficaces. Le Guatemala est en outre un point de passage pour la cocaïne produite en Colombie destinée au marché américain. Face à la vague de violence, l’ONG Save the Children a pressé le gouvernement du président guatémaltèque Oscar Berger d’agir pour garantir la sécurité des enfants. « Seulement au cours du premier trimestre, relève l’ONG, plus de 40 enfants sont morts à la suite de violences dans la capitale. Nous sommes inquiets de voir la violence augmenter ainsi, surtout contre les enfants, les adolescents et les jeunes. » Le gouvernement a mobilisé 2 400 militaires qui se joindront aux opérations de police, une initiative mal accueillie par les organisations civiles, qui craignent une nouvelle militarisation du pays.

Cent cinquante femmes et 40 enfants ont été tués, certains d’un tir de grâce, depuis le début de l’année au Guatemala, victimes collatérales d’une violence sans discernement dans les règlements de comptes ou assassinats ciblés. « Nous avons atteint un seuil dramatique, les criminels ne prêtent plus attention à l’âge des victimes. Le respect de l’innocence de...