Rechercher
Rechercher

Actualités

UNION EUROPÉENNE La zone euro se montrera très stricte avec les candidats

Les membres de la zone euro exigeront aujourd’hui un respect très strict des critères pour les candidats à l’entrée dans leur club, même s’ils ont eux-mêmes souvent violé leurs propres règles en matière de déficit. Les ministres des Finances de la zone se rencontrent à Vienne en levée de rideau d’une réunion informelle de deux jours des « grands argentiers » des Vingt-Cinq qui se terminera dimanche par un grand raout avec leurs 13 homologues d’Asie (ASEM). Outre la situation économique générale, la croissance devrait atteindre 2 % cette année malgré des prix du pétrole élevés et la volatilité des taux de change, le dossier du « patriotisme économique » ne manquera pas d’être évoqué. La Commission européenne a sorti mardi l’artillerie lourde pour réaffirmer son rôle de gendarme de la concurrence et plusieurs pays, dont l’Italie, entendent en parler. La Commission vient de recevoir la notification de la fusion entre Suez et Gaz de France, une manœuvre destinée à s’opposer à la prise de contrôle du premier par l’italien ENEL, ce qui préoccupe Bruxelles. Mais le dossier le plus urgent à traiter est celui des pays qui frappent à la porte de la zone euro. Le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires, Joaquin Almunia, entend obtenir le soutien des ministres à une interprétation stricte des critères. « Nous voulons une discussion politique sur le point de savoir si l’on va appliquer les critères avec rigueur », souligne un haut responsable de la Commission européenne. La Lituanie écartée ? Les braconniers faisant les meilleurs gardes-chasse, il ne devrait pas y avoir de difficulté à l’obtenir. « Une grande majorité des États membres veut une évaluation rigoureuse, pas politique », a-t-on déclaré de même source. La Slovénie, qui respecte tous les critères, dette, déficit, stabilité des changes, inflation et taux d’intérêt, du traité de Maastricht pourra faire son entrée dans l’euro à la date prévue par le gouvernement du 1er janvier 2007. Mais la Lituanie, qui est aussi en course alors que les autres nouveaux pays sont loin du but, devrait rater le coche. Vilnius veut faire son entrée dans l’euro en même temps que la Slovénie, et est extrêmement près de la limite pour l’inflation, qui ne doit pas dépasser de plus d’un point la moyenne des trois meilleures performances de l’UE. Alors qu’elle satisfait aux quatre autres critères, en février l’inflation sur un an n’a raté la cible que d’à peine 0,1 point, avec un chiffre de 2,6 %. Ligne dure Cette ligne dure est due à un changement de climat intervenu le 14 mars lors d’une réunion des ministres des Finances. L’Allemagne, qui entretient depuis 2002 un déficit supérieur à 3 % du produit intérieur brut (PIB), a accepté sans rechigner la proposition de la Commission européenne, qui voulait mettre l’économie allemande sous surveillance, voire sous tutelle. Les ministres des Finances ont en effet accepté d’avancer dans la « procédure de déficit excessif », l’ultime avant les sanctions prévues par le pacte de stabilité. En clair : si l’Allemagne ne parvient pas à revenir sous les 3 % en 2007, elle risque de subir toute la rigueur du pacte. Or, c’est précisément pour éviter d’être mise sur le banc des accusés que l’Allemagne avait fait exploser le pacte de stabilité en novembre 2003, avec la complicité active de la France et de l’Italie, entraînant sa réforme.
Les membres de la zone euro exigeront aujourd’hui un respect très strict des critères pour les candidats à l’entrée dans leur club, même s’ils ont eux-mêmes souvent violé leurs propres règles en matière de déficit.
Les ministres des Finances de la zone se rencontrent à Vienne en levée de rideau d’une réunion informelle de deux jours des « grands argentiers » des...