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Turquie - Les troubles ont fait au moins 15 morts en une semaine Menaces de heurts interethniques, alors que les émeutes kurdes s’étendent à Istanbul

Les émeutes kurdes, qui ont frappé la semaine dernière le sud-est à majorité kurde de la Turquie, se sont étendues à Istanbul (Nord-Ouest), première métropole du pays, où trois personnes ont été tuées dimanche soir dans l’incendie d’un autobus après une attaque au cocktail Molotov. Douze personnes, dont trois enfants, ont trouvé la mort depuis mardi dernier dans de violents incidents survenus à Diyarbakir, principale ville du Sud-Est anatolien, et ses environs, où les manifestations se sont multipliées après la mort de 14 rebelles kurdes dans des combats avec l’armée. Dimanche, quelque 200 manifestants kurdes avaient affronté la police antiémeute sur la place de Taksim, en plein cœur de la métropole. Tentant de trouver refuge dans le quartier voisin de Dolapdere, plusieurs manifestants ont été roués de coups par les habitants, en majorité des Roms, qui brandissaient couteaux, haches et bâtons, et criaient des slogans nationalistes. L’extension des manifestations à Istanbul, où résident, souvent dans des conditions précaires, plusieurs centaines de milliers d’immigrés kurdes, faisait craindre aux spécialistes d’éventuels heurts interethniques. « L’instrumentalisation par certains partis opposés au gouvernement des clivages ethniques peut engendrer des dérapages violents », a affirmé à l’AFP Jean-François Pérouse, de l’Observatoire de la vie urbaine à Istanbul, faisant référence aux campagnes de partis nationalistes opposés à la résolution de la question kurde par un processus politique. Pour le chercheur français, la communauté kurde d’Istanbul, largement issue d’une « immigration forcée » fuyant au cours des années 1990 le conflit dans le Sud-Est, est d’autant plus encline à la violence qu’elle est « marginalisée économiquement et exclue politiquement ». À Diyarbakir et dans ses environs, la situation était calme hier. Un policier a été blessé dans des heurts à Viransehir, près de la frontière syrienne, selon l’agence de presse Anatolie. Le principal parti kurde de Turquie a mis en cause hier l’attitude du gouvernement. « Dans un État fondé sur l’État de droit, aucune arme ne peut être utilisée contre des manifestants désarmés », a déclaré le coprésident du Parti pour une société démocratique (DTP) Aysel Tugluk. « Ce sont le gouvernement et le Premier ministre qui sont responsables de tout ce qui s’est produit », a-t-il ajouté au cours d’une conférence de presse à Ankara.

Les émeutes kurdes, qui ont frappé la semaine dernière le sud-est à majorité kurde de la Turquie, se sont étendues à Istanbul (Nord-Ouest), première métropole du pays, où trois personnes ont été tuées dimanche soir dans l’incendie d’un autobus après une attaque au cocktail Molotov.

Douze personnes, dont trois enfants, ont trouvé la mort depuis mardi dernier dans...