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Actualités - CHRONOLOGIE

CENTRE-VILLE - 125 millions de dollars seront investis dans le projet d’une superficie de 60 000 m2 Le paysagiste Olivier Vidal enveloppera la zone des souks d’une ambiance méditerranéenne

Au centre-ville, la zone destinée à accueillir les «souks» est en cours de construction et devrait être opérationnelle fin 2007. Délimitée par les rues Allenby, Weygand, Patriarche Hoayek et le boulevard du Port, elle couvre une superficie de 60000 m2 et réunit, dans un dédale de rues dont certaines seront couvertes, des boutiques, des ateliers, des bureaux, des cinémas et des restaurants. Pour souligner la continuité de la ville où l’histoire a accumulé ses strates, des vestiges archéologiques et historiques, le mur médiéval, le quartier phénicio-perse, Zawiyat Ibn Irak et la vieille mosquée al-Majidieh seront intégrés au paysage urbain. Plus de 100000 m2 de construction porteront le label des grands architectes étrangers et libanais qui ont dessiné les plans du nouveau quartier commercial: l’Espagnol Rafael Moneo, l’Anglais Kevin Dash, les Français Valode et Pistres, et les Libanais Samir Khaïrallah, Rafic Khoury, Annabel Kassar et Nabil Tabbara. L’architecte paysagiste français Olivier Vidal et son partenaire Sami Féghali ont pour mission d’aménager les espaces extérieurs et de «conférer une unité à l’ensemble du projet» dont le coup est estimé à 125 millions de dollars. «Construire un quartier suppose une vue globale et à long terme. Le projet ne saurait se résumer aux limites “physiques” des bâtiments dont les abords méritent autant d’attention», a déclaré Olivier Vidal lors de son passage à Beyrouth. Le spécialiste français, qui a signé de nombreuses réalisations internationales, pour ne citer que le Carrousel du Louvre et le landscaping d’un des centres commerciaux les plus sophistiqués des États-Unis, le Rodeo Collection Shopping Center, à Beverly Hills en Californie, ajoute en connaissance de cause que «le vide est une priorité qu’il faut gérer et soigner. L’organisation du sol, la végétation et le mobilier doivent être complètement pensés pour leur donner leur statut de lieu de rencontre et de ruptures spatiales nécessaires à la vie d’un tissu urbain». Élément «de jonction» entre les différents architectes, Vidal coordonne «la planification sur le plan urbanisme commercial». «Il faut s’assurer que les boutiques ont les bonnes dalles, les bonnes profondeurs, que les services sont aux bons endroits, etc. Les détails sont très importants, car dans ce genre de projet, la moindre faille peut entraîner des désastres», a-t-il souligné. Redonner aux souks leur statut de lieux de rencontre Plutôt que de faire dans la dentelle façon californienne, le paysagiste français veut, d’autre part, redonner aux souks leur «esprit méditerranéen». Il préconise «des places publiques simples, avec relativement peu de végétation et des rues bordées de très beaux arbres, des chênes argentés d’Australie, des jacarandas et des oliviers, dont neuf exceptionnels marqueront les points importants de la zone». Toutefois, pour ne pas voler la vedette aux vitrines qui «elles seules doivent attirer l’attention et non pas l’inverse, les espaces verts seront traités en toile de fond». De même, pour «créer la transparence, le mobilier urbain doit être simple et utile, s’intégrer dans le quotidien et durer dans le temps». Vidal insiste aussi sur le principe de «garder à la rue son aspect de rue. Faire compliquer peut provoquer un phénomène de refus. Or, l’idée fondamentale de Solidere est de redonner aux souks leur statut de lieux de rencontre. Aussi est-il important que les gens se sentent à l’aise. Et plus ils le sont, plus l’endroit aura du succès». Cherchant également la «sobriété» dans le face-à-face entre ancien et modernité, l’architecte-paysagiste voudrait assurer parfaitement la couture urbaine entre le nouvel équipement commercial et les vestiges archéologiques et historiques, «éléments de mémoire essentielle», a-t-il déclaré. Par ailleurs, le parking souterrain, d’une capacité de 3800 voitures, constitue «la porte d’entrée au souk» et sera traité avec «la meilleure finition possible». Des panneaux indicateurs et publicitaires, des informations commerciales, des signalisations et des caméras de contrôle ponctueront son espace. «Il est évident que le visiteur ne longera pas un site inquiétant, mais le traversera confiant, voire avec plaisir.» Pour conclure, Olivier Vidal devait indiquer qu’en confiant les souks à différents architectes qui ont permis de donner à l’ensemble du plan une notion de diversité, la société Solidere a utilisé une «démarche très intelligente». «Avec des boutiques de toute taille, de toute nature, posées dans tous les sens et dans des contextes différents, on a pu ainsi récupérer l’ambiance d’un souk. Bien que l’architecture soit très contemporaine, on ne saute pas à pieds joints dans le XXIIIe siècle. On a gardé des rythmes et des échelles classiques.» Propos recueillis par May MAKAREM
Au centre-ville, la zone destinée à accueillir les «souks» est en cours de construction et devrait être opérationnelle fin 2007. Délimitée par les rues Allenby, Weygand, Patriarche Hoayek et le boulevard du Port, elle couvre une superficie de 60000 m2 et réunit, dans un dédale de rues dont certaines seront couvertes, des boutiques, des ateliers, des bureaux, des cinémas et...