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CORRESPONDANCE - « Boston Legal» sur le petit écran outre-Atlantique Une satire haut de gamme du barreau américain

WASHINGTON - Irène MOSALLI «L’homme de bien situe la justice au-dessus de tout. Un homme de bien qui a la bravoure mais qui ignore la justice sera un rebelle. L’homme médiocre qui a la bravoure mais qui ignore la justice sera un brigand.» Les avocats d’un cabinet haut de gamme de Boston ne font pas spécialement partie de l’une ou l’autre de ces catégories établies par Confucius. Ils sont les trois à la fois. Une prouesse et une ambiguïté idéales pour la trame d’une série télévisée américaine qui fait actuellement un tabac. Elle s’intitule Boston Legal et est diffusée sur la chaîne de télévision ABC. Dans ce bureau, Crane, Pool and Schmidt, du nom de ses fondateurs, les affaires sont menées avec brio, excentricité, arrogance et sans trop d’angoisse métaphysique et éthique. Mais toujours avec classe. En fait, c’est une satire d’un certain aspect du barreau américain qui, souvent, joue de ses traditionnels acquis: il est le privilège des Blancs, il est sexiste (le business pour les hommes, le sexe pour les femmes) et il pratique un mal nécessaire, la cupidité. Ainsi chez «Crane» et Cie on ne traite pas des crimes violents, mais des litiges de famille ou de firmes relatives aux «Rich and Famous» avec des enjeux d’argent et de société non négligeables. Manière Halliburton et Eron. Jeux de l’amour, du hasard et des lois C’est avec un grand art que les ténors de Boston Legal jonglent, selon leur convenance, avec l’esprit de la loi. Orateurs brillants, ils sont caustiques et incisifs à souhait à la cour et entre eux, travaillant dans une ambiance de rivalité où volent les piques exacerbées et les règlements de compte. Ils n’oublient pas non plus d’aménager une plage pour les jeux de l’amour, du hasard et de la séduction. Leur fiche d’identité en dit long sur leur personnalité. Alan Shore (campé par James Spader) : un avocat marron avec un cœur en or. Chantage, pots-de-vin, utilisation illicite de données informatiques sont des procédés qu’il utilise sans hésiter. Il traite ses collègues cavalièrement. Il fait des cauchemars et a peur des clowns. Denny Crane (William Shatner): l’un des fondateurs du cabinet. Il se considère comme une légende et ne cesse de le répéter. C’est un ultraconservateur qui considère que l’interdiction de porter des armes relève du communisme et qui refuse de défendre les auteurs de crimes haineux. Ce qui ne l’a pas empêché, dans l’un des épisodes, de tirer sur un client ayant commis ce genre d’acte. Il lui arrive aussi de séduire les épouses de ses clients et des juges, puis de leur proposer de leur loger une balle dans la tête. Shirley Schmidt (Candice Bergen): elle est également membre fondateur. Elle avait eu une relation amoureuse avec Denny Crane. Un passé qu’elle vit avec un détachement sardonique et en s’en moquant souvent. Autour d’eux gravitent des partenaires qui leur ressemblent. Et lorsqu’il y a des «guest stars», elles sont triées sur le volet. Le dernier en date: Michael J. Fox (dans la vie, il se bat contre la maladie de Parkinson) qui, dans ce show, incarne un PDG à l’humour noir, atteint d’un cancer au stade avancé et poursuivant en justice une société pharmaceutique. Il trouvera, néanmoins, le moyen de tomber amoureux de l’avocate de la partie adverse. L’esprit de la série est d’aborder les questions de morale et d’éthique qu’impose la société moderne sur un ton désinvolte, ironique et pétillant. Au total, un mélange divertissant et détonnant comme cet épisode: au moment où l’un des associés doit rencontrer l’un des plus gros clients du cabinet, un autre, en pleine dépression, arrive sans pantalon… Et que les meilleurs plaideurs aillent se rhabiller.
WASHINGTON - Irène MOSALLI

«L’homme de bien situe la justice au-dessus de tout. Un homme de bien qui a la bravoure mais qui ignore la justice sera un rebelle. L’homme médiocre qui a la bravoure mais qui ignore la justice sera un brigand.»
Les avocats d’un cabinet haut de gamme de Boston ne font pas spécialement partie de l’une ou l’autre de ces catégories établies...