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«Zozo», un long-métrage tendre, drôle et touchant Les sorties de la semaine

Zozo, de Josef Farès Récit intimiste et personnel, Zozo est le troisième long-métrage de Josef Farès. Après le succès des comédies Jalla! Jalla! et Kops, le cinéaste aborde un nouveau genre et de nouveaux thèmes tout en s’inspirant de sa vie. Présent à Beyrouth pour la sortie de son film, nous en avons profité pour nous entretenir avec lui et tenter d’en apprendre un peu plus. Rappelons que le film suit le quotidien d’un jeune garçon qui grandit à Beyrouth où il essaye de mener une vie normale malgré la guerre. Un jour, il est forcé de quitter le pays et de s’installer en Suède, où ses grands-parents l’attendent. Un sujet intime, semi-autobiographique que Josef Farès a toujours voulu faire: «Zozo est le film que j’ai longtemps eu envie de réaliser. J’avais néanmoins besoin de me sentir plus expérimenté en tant que cinéaste avant de passer le cap et de me jeter à l’eau. Mes producteurs m’ont finalement poussé à le faire et l’aventure a ainsi commencé. Je ne pourrai pas cependant expliquer comment l’idée du film est née. Il semblerait qu’elle ait toujours été enfouie quelque part dans ma tête.» Une chose est sûre, Zozo a incontestablement forcé le réalisateur à faire face à lui-même, à ses souvenirs d’enfance, à la guerre, à son exil, mais il l’a également forcé à retrouver le pays qui l’a vu naître puisqu’une partie du tournage s’est effectuée à Beyrouth. Le film s’ouvre d’ailleurs sur une capitale plongée dans la guerre. Très vite, le spectateur est confronté à la dimension onirique et poétique de Zozo. Elle apparaît d’abord sous les traits d’un poussin qui parle. Ce dernier offre au petit garçon le moyen d’échapper à la réalité. L’histoire avance, les rêves persistent: des étoiles se transforment en missiles, les visions de la mère se multiplient, l’enfant plane dans l’infinité de l’espace, etc. Bref, que des images fortes qui subliment le film et qui nous immergent dans un univers absolument hypnotique dont il est impossible de sortir. Le cinéaste est parvenu à alterner harmonieusement rêve et réalité. Il confie d’ailleurs que cela a été l’un des défis les plus délicats: «Non seulement il a été extrêmement difficile de balancer les deux éléments, mais il a également été périlleux de mettre en scène la douleur que ressentait Zozo, une douleur qu’il exorcisait grâce à ses rêves.» Impossible de parler de rêves sans parler de la force des images. L’image, voilà un mot-clef. Si les dialogues sont à la fois drôles, touchants et inspirés, ils semblent cependant mis au second plan, car le pouvoir de l’image est bien plus intéressant et important chez Farès: «J’ai le sentiment qu’intégrer une explication intellectuelle enlèverait une part de sensibilité au film. Quelquefois, les mots m’embrouillent. Je préfère de loin m’exprimer à travers les émotions qu’à travers les paroles. C’est un peu comme l’amour: tout le monde cherche à mettre des mots dessus, en vain. Mais l’amour est un sentiment, nous ne sommes pas supposés le comprendre mais le ressentir et accepter le mystère qui l’entoure.» Et du ressenti, Farès nous en offre à la pelle. Que ce soit à travers la beauté des paysages (rêvés ou réels), les visages expressifs des acteurs (notamment Imad Creidi qui joue Zozo), la lumière des plans, les angles de caméra ou les subtiles symboliques. Entre rires et larmes, le spectateur se laisse facilement habiter par l’ambiance singulière du film. Si les émotions sont effectivement le mot d’ordre de Zozo, la sincérité des sentiments et l’authenticité en font également partie. Instinct, naturel et spontanéité caractérisent le mieux Josef Farès. Ces éléments se reflètent d’ailleurs très fortement dans ses œuvres. Aucunement calculateur, le cinéaste avoue qu’il préfère ne rien contrôler: «Quand je commence un film, j’essaye de ne pas trop réfléchir à ce que je veux précisément. Je laisse le film se faire tout seul. Je ne suis là que pour le guider vers le bon chemin. Je travaille de la même manière avec les acteurs. Il me semble important de les laisser évoluer et de ne pas trop les diriger afin qu’ils gardent leur naturel.» L’instinct et non le réfléchi, voilà le secret de la réussite de Farès et de la qualité de son dernier long-métrage. Aborder un sujet intime était pourtant une démarche risquée. Grâce à son imaginaire, à sa sensibilité, à son humour et à son authenticité, Josef Farès est parvenu à faire de son monde notre monde. Espace, Freeway, Empire ABC/ Sofil/Dunes/Galaxy Basic Instinct 2, de Michael Caton-Jones Quatorze ans après le sulfureux thriller érotique de Paul Verhoeven, Sharon Stone revient dans une suite signée Michael Caton-Jones. Si le tapage médiatique autour du caractère hautement sexuel du film a pu nous titiller et attiser notre curiosité, c’est à reculons que nous sommes allés visionner Basic Instinct 2, nos pires craintes se sont avérées justifiées. Ce deuxième volet satisfera certainement les fans de la sculpturale Sharon Stone, rassurés de voir que cette femme, à deux ans de la cinquantaine, exhibe un corps toujours aussi parfait. Son personnage de mante religieuse est également intact, plus femme fatale et sexuelle que jamais. Mais cet excès d’érotisme entraîne malheureusement ce personnage dans la caricature outrancière. Le film vire alors dans une parodie qui le dépasse. Au programme: déhanchements félins de Sharon, clins d’œil ridicules du premier volet (la scène de la chaise, le pic à glace, la cigarette) et bêtises scénaristiques. L’histoire se déroule cette fois à Londres. Catherine Tramell entreprend l’écriture d’un nouveau roman. Accusée du meurtre de son amant, elle doit être examinée par un psychiatre… Dès lors, on suppute facilement la nature de la relation qui va naître entre le psy et sa patiente. Aucun effet de surprise et aucune montée d’adrénaline face au jeu des acteurs et notamment de David Morrissey, fade et inexpressif au possible. Moins de prises de risques, d’originalité et même de sexe et de perversité que l’original. Le cinéaste semble effectivement avoir privilégié le thème de la manipulation mentale. Il n’empêche que ce thème, servi par un scénario faiblard, ne parvient à aucun moment à nous convaincre. À défaut d’être émoustillés, nous voilà amusés par un film qui, à force de multiplier les symboles sexuels (la voiture de sport, le levier de vitesse, le pic à glace), tombe malheureusement dans l’autoparodie. Face au manque de suspense, de psychologie des personnages et de scènes de sexe, les spectateurs sortiront certainement la queue entre les jambes… Espace, Freeway, Circuit Empire- sauf Sofil Sorties prévues pour le jeudi 6/04/2006 (sous réserves) : – Capote, de Bennett Miller, avec Philip Seymour Hoffman, Catherine Keener et Chris Cooper. – Palais Royal, de Valérie Lemercier, avec Valérie Lemercier, Lambert Wilson et Catherine Deneuve. – Firewall, de Richard Loncraine, avec Harrison Ford, Paul Bettany et Virginia Madsen.
Zozo,

de Josef Farès

Récit intimiste et personnel, Zozo est le troisième long-métrage de Josef Farès. Après le succès des comédies Jalla! Jalla! et Kops, le cinéaste aborde un nouveau genre et de nouveaux thèmes tout en s’inspirant de sa vie. Présent à Beyrouth pour la sortie de son film, nous en avons profité pour nous entretenir avec lui et tenter d’en...