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France - Les syndicats et les organisations étudiantes et lycéennes se mobilisent pour un « mardi noir » Une semaine sous haute tension entre le gouvernement et les opposants au CPE

Une semaine sous haute tension débute en France où le bras de fer entre le Premier ministre Dominique de Villepin et les opposants au contrat-jeunes connaîtra son point culminant demain, avec une journée décisive de grèves et de manifestations, où l’on craint des violences. Face à un long conflit social à l’issue incertaine, troublé par l’apparition de casseurs extrêmement violents en marge des cortèges et la crainte d’un nouvel embrasement dans les banlieues déshéritées, une écrasante majorité de Français lance un appel au chef de l’État. 83 % souhaitent, dans un sondage publié par le Journal du Dimanche, que le président Jacques Chirac, 73 ans, qui termine son mandat l’an prochain, s’implique davantage dans la crise qui se déroule sur fond de rivalités, au sein de son propre camp, pour sa succession à l’Élysée. Le contrat première embauche (CPE), censé lutter contre le chômage élevé des moins de 26 ans (23% en moyenne et jusqu’à 40 % dans certaines banlieues), est accusé, par ses opposants, de précariser un peu plus les jeunes, car il permet à l’employeur de les licencier sans justification durant une période de deux ans. 66 % des Français sont favorables à son retrait, selon un sondage publié vendredi. Malgré la crainte de débordements, les syndicats français, rarement aussi unis, et les organisations étudiantes et lycéennes à la pointe du combat se mobilisent pour un « mardi noir », réclamant le retrait pur et simple du CPE, alors que le Premier ministre a proposé vendredi de l’aménager. Les transports, train, métro, vols, devraient être fortement perturbés par les arrêts de travail, alors que 135 manifestations sont prévues dans toute la France. La dernière journée de mobilisation nationale, le 18 mars, avait réuni de 530 000 à 1,5 million de personnes. « Nous n’avons pas encore atteint le pic de la contestation », a déclaré le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault, au Journal du Dimanche. Tandis que Jean-Claude Mailly, dirigeant de Force ouvrière (FO), déclarait qu’il « proposerait la poursuite de la grève » si le Premier ministre, « au soir du 28 mars, ne retirait pas le CPE ». Chez les étudiants et lycéens, le mouvement ne s’essouffle pas : plus de 60 universités sur 84 et plus de 600 lycées sur 4 330 étaient bloqués, en grève, ou perturbés en fin de semaine. La Coordination du mouvement étudiant, réunie à Aix-en-Provence hier, a appelé à amplifier le mouvement de grève et de protestation contre le CPE s’il n’était pas retiré après la journée de mardi. Dans un communiqué diffusé après la réunion de 500 délégués, elle a estimé que « le gouvernement doit en tirer les conséquences. Il doit partir en même temps qu’il retirera son projet ». Les chefs d’entreprise sont eux-mêmes inquiets de la crise qui met « en danger l’économie » et « la solidité du tissu social », selon la présidente de l’organisation patronale (Medef), Laurence Parisot. Mais, pour l’heure, M. de Villepin, qui a fait de la lutte pour l’emploi sa priorité, refuse de céder, tout en affirmant sa volonté de trouver « rapidement » une solution « par le dialogue ». L’impatience grandit cependant chez les politiques, non seulement à gauche, mais aussi au sein de la droite. Le ministre de l’Intérieur Nicolas Sarkozy, en première ligne en cas de dérapages graves, a déclaré que « savoir imaginer un compromis, c’est être courageux et utile à la France », dans une critique voilée de M. de Villepin, son rival dans la course à l’Élysée.
Une semaine sous haute tension débute en France où le bras de fer entre le Premier ministre Dominique de Villepin et les opposants au contrat-jeunes connaîtra son point culminant demain, avec une journée décisive de grèves et de manifestations, où l’on craint des violences.

Face à un long conflit social à l’issue incertaine, troublé par l’apparition de casseurs...