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À l’Espace SD, jusqu’au 7 avril Le «Prêt-à-penser» coloré de Magali Katra

Elle n’a peut-être pas toujours été rebelle, mais ses œuvres et actuellement ses toiles éclatantes, peuplées d’individus hybrides sans identité, témoignent d’une certaine marginalité. Elles s’affichent à l’Espace SD jusqu’au 7 avril. Cette jeune plasticienne, diplômée de l’Académie libanaise des beaux-arts, a toujours repoussé les limites de son travail. Pour définir sa vision des choses et de la vie, Magali Katra se sert de son trait de crayon bien souligné, de la ligne évocatrice et accorde la priorité au graphisme. Une première exposition privée (à l’Espace SD en 2004, où elle dénonce déjà l’«Être et le paraître») sera suivie par plusieurs autres, à Genève, Paris et New York, et enfin par une représentation du Liban au palais de l’Unesco, à Paris. Dénoncer l’esprit carré L’œil vif et la chevelure raide rougeâtre, avec un soupçon de jaune et d’orange, Magali Katra a la fougue de son âge et le verbe rapide et clair. «L’art ne peut se limiter à la seule vue d’une image, dit-elle. On ne doit pas s’arrêter à ce que l’on voit, mais aller plus loin.» C’est à partir de cette pensée, certainement pas neuve mais émise avec spontanéité, que s’articuleront les œuvres (peinture ou sculpture) de la jeune artiste. Une sorte de credo définitif. «Pourquoi doit-on demeurer dans une pensée collective et ne pas avoir sa vision personnelle des choses?» Dans sa série d’acryliques sur toiles, baptisée «Prêt-à-penser», l’artiste jette la lumière sur les clichés, les préjugés et les notions politiquement correctes. Avec une palette vive et éblouissante, de l’humour et de la fantaisie, elle joue sur le fond et la forme ainsi que sur les mots (les titres des toiles). Crypto-physe, Crypto-phase, Crypto-fuse ou Archi faux et Faux-Platon; ses œuvres s’apparentent à un jeu graphique, où les formes géométriques épousent, cernent ou se mêlent harmonieusement à des silhouettes noires (personnage central des toiles). Dessin limpide et coloré Un exercice élaboré, à la fois spontané et bien réfléchi. «Je ne fais jamais d’esquisse, avoue l’artiste, mais face à la toile vierge, mon esprit est très clair et l’idée bien précise. C’est dans l’élaboration que je laisse libre cours à la spontanéité et parfois à l’accident du trait.» Sur des aplats aux textures veloutées et tout en couleurs, Magali Katra superpose des couches de noir et obtient ces silhouettes effilées qui traversent la toile. Loin d’être onirique, l’univers de l’artiste, qui part de faits réels, est reproduit sur de grandes toiles où les formes géométriques (et plus particulièrement le carré) occupent une place primordiale. Magali Katra a les pieds sur terre. Enfant des temps modernes, elle n’oublie pourtant pas de mélanger des matières passéistes comme la feuille d’or. Une manière à elle de conjuguer les formes de son verbe personnel à un seul temps, celui du présent. Colette KHALAF
Elle n’a peut-être pas toujours été rebelle, mais ses œuvres et actuellement ses toiles éclatantes, peuplées d’individus hybrides sans identité, témoignent d’une certaine marginalité. Elles s’affichent à l’Espace SD jusqu’au 7 avril.
Cette jeune plasticienne, diplômée de l’Académie libanaise des beaux-arts, a toujours repoussé les limites de son travail....