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Actualités - CHRONOLOGIE

FESTIVAL AL-BUSTAN Le duo Anthony Leroy (violoncelle) et Sandra Moubarak (piano) Un accord parfait

Un public relativement restreint pour un concert d’une grande qualité à l’auditorium Émile Boustani. Sous les feux de la scène, un duo étonnant. Jeunesse, simplicité, beauté et surtout un talent fou. Anthony Leroy au violoncelle et Sandra Moubarak au clavier, tous les deux vêtus de noir, ont littéralement charmé l’auditoire avec une prestation décoiffante, où accord parfait, sensibilité et maestria d’exécution étaient au rendez-vous. Au menu, concis et dense, deux compositeurs seulement (et pas de Mozart!): Johannes Brahms et Felix Mendelssohn. Romantisme absolu, avec ardentes intermittences du cœur pour le premier et élégance éthérée pour le second. Ouverture avec la Sonate n1op 38 en e mineur de l’ami inconditionnel des Schumann. On sait à quel point Brahms a aimé le piano et utilisé ses innombrables ressources. Ici, dans cette œuvre agitée et bouillonnante,tout en prêtant la voix au violoncelle qui reste constamment d’une éloquence inouïe, le piano n’en garde pas moins ses belles et majestueuses résonances. Suit, dans le même registre d’écriture et d’inspiration, la Sonate n2 op 99 en f majeur d’un musicien originaire des bords de l’Elbe, qui émigre au Danube, au tempérament ténébreux, à la fois impétueux et rêveur. Tourmente d’une narration aux débordements multiples, où le clavier et le violoncelle croisent en termes vifs leurs cordes prises dans l’ouragan des passions. Déferlements, déchaînements, notes accélérées, rythmes parfois à l’emporte-pièce, voilà toute l’émotion dévoilée d’un Brahms piégé dans les rets des amours tumultueuses… Deux œuvres éruptives et incendiaires, splendides de vitalité, de force, de caractère. Et requérant surtout des interprètes au-dessus de tout éloge dans leur synchronisation et leur accord parfait, déployant non seulement une grande technicité, mais aussi une incommensurable énergie. Après l’entracte habituel, changement d’atmosphère avec les trois lieder de Félix Mendelssohn, où les cris rageurs de la passion et les désordres du cœur sont remplacés par une poésie douce d’une suprême élégance. Clavier plus discret et violoncelle au lyrisme émouvant, brusquement aux confins des murmures, des soupirs et des phrases qui se terminent en retenant la respiration de l’interprète et de l’auditoire. Une sorte d’indicible sérénité flotte avec ces notes dans la salle, autour de l’archet du violoncelle et des cordes du clavier touchés soudain par une grâce lumineuse… Pour prendre le relais, la Sonate n2 op 58 en majeur, toujours du compositeur du Songe d’une nuit d’été. Bien plus que chez Brahms, le violoncelle a ici le beau rôle. Sonorités jamais coléreuses ou larmoyantes, mais comme nimbées d’une sorte de bonheur où se lovent, soignés et bien dosés, états d’âme maîtrisés, équilibre et poésie diaphane. Des flots impétueux de Brahms aux méditations en tons souvent «pastellisés» de Mendelssohn, la musique sous les doigts des deux jeunes interprètes a de la consistance et un goût savoureux. Que le piano et le violoncelle se croisent, se séparent, se retrouvent, se lâchent, s’aimantent, cheminent ensemble ou soliloquent, pour un bref instant, l’harmonie est toujours là, éminemment séduisante et omniprésente. Rares sont les soirées de cette dense et exceptionnelle qualité musicale. Après les chaleureux applaudissements d’un public littéralement conquis, un bis est généreusement accordé. Deux lieder de Brahms, écrits initialement pour voix et clavier. Le violoncelle a parfaitement suppléé au chant humain. Moment merveilleux et magique, où la complainte et le frémissement des sentiments ont naturellement glissé dans l’archet du violoncelle qui n’en est devenu que plus touchant, plus vibrant, plus humain… Edgar DAVIDIAN Au programme d’aujourd’hui, une soirée enchantée avec le Quatuor Mozart La cinquième et dernière semaine d’al-Bustan offre aux mélomanes un beau moment de musique classique, de Mozart à Schubert en passant par Leitner, avec le Quatuor à cordes Mozart. Ensemble formé en 1930 et portant depuis 1955 le nom de Quatuor Mozart, avec pour « concert master » (depuis 1998) Markus Tomasi. Au violon donc Markus Tomasi et Géza Rhomberg, à la viole Herbert Lindsberger et au violoncelle Marcus Pouget. Ce prestigieux ensemble a donné la réplique à Jessy Norman et à Marjana Lipovsek, de même que les solistes à instruments à vent de l’Orchestre philharmonique de Vienne et de Berlin interprètent régulièrement plus d’une partition de musique de chambre avec ce quatuor. Par ailleurs, la performance du Quatuor Mozart a été applaudie partout dans le monde et parmi leurs prestations remarquées, il y a celles données au Festival Echternach, au Festival de Bratislava, au Festival Haydn et à Brucknerhaus Linz…La tournée de ce quatuor au Japon et en Amérique latine a fait de lui le meilleur ambassadeur musical de Salzbourg et de l’Autriche.

Un public relativement restreint pour un concert d’une grande qualité à l’auditorium Émile Boustani. Sous les feux de la scène, un duo étonnant. Jeunesse, simplicité, beauté et surtout un talent fou. Anthony Leroy au violoncelle et Sandra Moubarak au clavier, tous les deux vêtus de noir, ont littéralement charmé l’auditoire avec une prestation décoiffante, où accord...