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Près de 75 % des Palestiniens pour des négociations avec Israël, l’UE appelle le cabinet Haniyeh à choisir sa voie Le Hamas sous pression pour assouplir ses positions

Le mouvement radical Hamas, qui s’apprête à relever le défi de gouverner pour la première fois dans les territoires palestiniens, était soumis hier à des pressions croissantes, internes et externes, pour assouplir ses positions. Au lendemain de la présentation par le Hamas de son projet de gouvernement au président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, un sondage indique que 75 % des Palestiniens estiment que le mouvement islamiste devrait engager des négociations de paix avec Israël. Une majorité de Palestiniens (53 %) souhaite en outre que le gouvernement Hamas applique la « feuille de route », le dernier plan de paix international, selon ce sondage réalisé par le Palestinian Center for Policy and Survey Research. Le Hamas, dans son programme de gouvernement auquel il n’a pu rallier aucune autre partie palestinienne, sans reconnaître les accords passés avec Israël ou les différentes initiatives de paix, affirme qu’il « les abordera avec un grand sens de responsabilité », mais proclame que « la résistance sous toutes ses formes est un droit légitime du peuple palestinien pour mettre fin à l’occupation et recouvrer ses droits ». « Le chef du gouvernement doit accepter le programme de M. Abbas. Ne pas l’accepter donnerait des prétextes à Israël pour une nouvelle escalade et conduirait à un isolement international du peuple palestinien », a averti le négociateur palestinien en chef, Saëb Erakat. M. Abbas a annoncé qu’il convoquerait demain le comité exécutif de l’OLP, qui chapeaute les principaux mouvements nationalistes palestiniens, pour lui « soumettre » le gouvernement avant que celui-ci ne soit présenté au Parlement. Parallèlement, l’Occident a menacé de couper l’aide aux Palestiniens si le Hamas ne reconnaît pas Israël et les accords israélo-palestiniens passés, et ne renonce à la violence. La présence des responsables du Hamas à tous les postes-clés du gouvernement Haniyeh – Mahmoud Zahar aux Affaires étrangères, Saïd Siam à l’Intérieur et Omar Abdel Razeq aux Finances – pourrait amener l’Occident, surtout l’Union européenne, à appliquer ses menaces de couper l’aide aux Palestiniens. Or, l’UE est le principal soutien financier des Palestiniens, avec quelque 500 millions d’euros d’aides par an. « Le Hamas est maintenant à la croisée des chemins, il va devoir décider quelle route prendre et comment assumer ses responsabilités », a déclaré hier à Bruxelles la chef de la diplomatie autrichienne, Ursula Plassnik, dont le pays assume la présidence tournante de l’UE. « Nous ne voulons pas du tout punir le peuple palestinien pour son vote, mais d’un autre côté, le peuple palestinien doit dire à tout gouvernement dirigé par le Hamas que la démocratie implique des responsabilités, en premier lieu la responsabilité de ne pas recourir à la violence », a renchéri son homologue britannique, Jack Straw. À Paris, le président Jacques Chirac a proposé que l’aide européenne aux Palestiniens soit distribuée « sous l’autorité » de M. Abbas. Pour sa part, Israël a persisté dans son refus d’avoir un contact avec un gouvernement dirigé par le Hamas, qu’il considère comme un mouvement terroriste. « Les Palestiniens sont désormais confrontés à un choix stratégique : ils doivent opter entre le Hamas et nous », Israël, a déclaré à l’AFP Raanan Gissin, porte-parole du bureau du Premier ministre à Jérusalem. Interrogé par l’AFP, un haut responsable israélien a de son côté invité M. Abbas à faire barrage au Hamas. « Il (Abbas) a été élu président avec 65 % des suffrages et dispose de privilèges constitutionnels. À lui d’agir ou de se plier car il n’a même pas obtenu que le Hamas accepte les accords approuvés par la Ligue arabe », a affirmé ce haut responsable sous condition d’anonymat. La Loi fondamentale palestinienne permet notamment au président de l’Autorité palestinienne de limoger le Premier ministre. Israël est par ailleurs décidé à rendre la vie dure au cabinet Haniyeh, dont quatorze membres vivent en Cisjordanie et dix dans la bande de Gaza. Ils devront se contenter de vidéoconférences en guise de séances, car le passage entre les deux régions via le territoire israélien est interdit. Le monde arabe est également entré dans le jeu des pressions sur le Hamas. À Sanaa, le président yéménite Ali Abdallah Saleh a appelé le gouvernement Haniyeh à accepter le plan de paix arabe de 2002, qui prévoit la normalisation avec Israël, en recevant une délégation du Hamas, selon l’agence Saba. De son côté, le souverain hachémite, reçu par Jacques Chirac, a appelé le nouveau gouvernement palestinien à abandonner sa « rhétorique » et à « faire face à la réalité » car « l’heure tourne ». « vous pourriez soudain réaliser que vous avez perdu la seule chance qu’avaient les Palestiniens », a ajouté le souverain hachémite.

Le mouvement radical Hamas, qui s’apprête à relever le défi de gouverner pour la première fois dans les territoires palestiniens, était soumis hier à des pressions croissantes, internes et externes, pour assouplir ses positions.

Au lendemain de la présentation par le Hamas de son projet de gouvernement au président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, un...