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Sous la menace du Conseil de sécurité, les Iraniens préfèrent penser au nouvel an

Les Iraniens se sont affairés ces derniers jours pour préparer la fête du Nouvel an (Norouz), qui marque l’arrivée du printemps, malgré les menaces du Conseil de sécurité d’accroître les pressions internationales pour obliger l’Iran à renoncer à ses activités nucléaires sensibles. Tout en ayant à l’esprit les menaces de sanctions économiques, sans parler de celles d’attaques militaires contre les sites nucléaires, les Iraniens ont préféré se concentrer sur les préparatifs du nouvel an. Ils ont dévalisé les pâtisseries pour acheter les gâteaux traditionnels, mais aussi les étals des marchands de fruits, indispensables pour recevoir les invités qui se rendent par respect chez les plus âgés de la famille pour leur souhaiter la bonne année. Comme le veut la tradition, les Iraniens doivent porter des vêtements neufs, faire le grand ménage à la maison et surtout dresser la table « aux sept S » (« haft-sin »), garnie de sept objets dont le nom en persan commence par un « S » et dont chacun à une signification particulière pour assurer la prospérité et le bonheur à la famille. Sur cette table, se côtoient pommes, pièces d’or, herbes qu’on a fait pousser, mais aussi œufs durs coloriés, poissons rouges, miroir, bougies, le Coran et le livre de poésie du poète iranien Hafez. Les familles doivent se réunir autour de cette table au moment du passage à la nouvelle année, qui a commencé hier à 21h55 et 36 secondes précisément. Les croyants tiendront aussi compte de la fête de Arbaïn, qui correspond cette année à Norouz et qui marque le 40e jour du martyre de l’imam Hussein, le troisième successeur du prophète Mohammad, vénéré par les musulmans chiites qui forment plus de 90 % de la population iranienne. « Pour l’instant, il faut préparer Norouz. Mais je suis très inquiète à cause des sanctions que pourrait décider le Conseil de sécurité », déclare Mahin, une ménagère d’une cinquantaine d’années rencontrée dans une pâtisserie. « Je m’attends à une année dure », ajoute Ahmad, un jeune médecin. En revanche, d’autres, comme Ali, un jeune étudiant, ne croient tout simplement pas aux menaces extérieures. Reste que l’année écoulée a été marquée par un très net ralentissement économique, dû à l’élection du président ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad en juin 2005 et à la crise nucléaire. L’envoi du dossier iranien au Conseil de sécurité et la perspective de sanctions économiques laissent peu d’espoir à une amélioration de la situation. Pendant deux semaines, le pays va être pratiquement à l’arrêt et les 50 quotidiens ne paraîtront pas. Seule exception, le quotidien gouvernemental Iran publiera quatre numéros pendant cette période. D’origine païenne, Norouz est la principale fête des Iraniens. Les festivités du nouvel an commencent avec la traditionnelle fête païenne du feu (« tchaharchanbeh souri »), qui marque le dernier mercredi de l’année, la fin de l’hiver. Les Iraniens sautent au-dessus de sept feux pour se « purifier » des maladies de l’hiver. La période de Norouz se termine par la fête de la Nature (« sizda-bedar »), jour où les Iraniens doivent aller pique-niquer. Et à partir d’hier, des millions d’Iraniens vont se lancer sur les routes pour rejoindre des villes historiques, comme Ispahan, Chiraz, Kerman, Yazd, ou religieuses, comme Machhad ou Qom. Siavosh GHAZI (AFP)

Les Iraniens se sont affairés ces derniers jours pour préparer la fête du Nouvel an (Norouz), qui marque l’arrivée du printemps, malgré les menaces du Conseil de sécurité d’accroître les pressions internationales pour obliger l’Iran à renoncer à ses activités nucléaires sensibles.
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