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J’ai vu mon fils de mes propres yeux

«On n’en peut plus de rouvrir nos blessures. On n’en peut plus de réclamer nos enfants, sans que personne nous écoute. On n’en peut plus d’être sollicités pour déclarer nos enfants morts. Alors que nous savons pertinemment bien qu’ils sont dans les geôles syriennes et que nous avons même des preuves de leur présence là-bas.» Le cri de cette mère, Violette Nassif, est celui de toutes les mères de détenus en Syrie. Elle résume l’acharnement, la douleur, mais surtout la colère des parents de prisonniers, toutes confessions confondues, envers les autorités libanaises et syriennes. C’est à 16 ans, le 13 octobre 1990, que son fils Johnny a été enlevé, à Dahr el-Wahch, par les Syriens. Il était dans l’armée libanaise. «Nous avions trafiqué sa date de naissance pour qu’il puisse être enrôlé.» Comme tous les parents de prisonniers, Violette fait des contacts à tous les niveaux pour avoir l’autorisation de voir son fils. «Pour obtenir un droit de visite, j’ai payé 5000 dollars, dit-elle. C’était en 1991. Ils me l’ont placé bien en face de moi m’interdisant de lui parler. J’ai juste prononcé deux mots et j’ai pleuré. Ils ne l’ont même pas laissé dire un mot. Et puis ils l’ont repris. Aujourd’hui, je prie pour son retour, car je refuse de le déclarer mort. Je ne veux pas de leur argent. Je veux juste mon fils.»
«On n’en peut plus de rouvrir nos blessures. On n’en peut plus de réclamer nos enfants, sans que personne nous écoute. On n’en peut plus d’être sollicités pour déclarer nos enfants morts. Alors que nous savons pertinemment bien qu’ils sont dans les geôles syriennes et que nous avons même des preuves de leur présence là-bas.» Le cri de cette mère, Violette Nassif,...