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Actualités - CHRONOLOGIE

France - Heurts entre protestataires et policiers à Paris Nouvelle démonstration de force de jeunes manifestants contre le CPE

Des centaines de milliers de lycéens et étudiants ont mené hier une démonstration de force contre le gouvernement en manifestant dans la plupart des grandes villes de France contre le contrat-jeunes lors de défilés parfois émaillés de heurts, comme à Paris. Dans la capitale, des violences ont éclaté lorsque des petits groupes de jeunes, le visage masqué, ont incendié un kiosque à journaux et jeté des projectiles sur les forces de l’ordre, qui ont répliqué par des tirs de gaz lacrymogène. Un jeune a été blessé. Ces heurts sporadiques sont intervenus à la fin du défilé, qui a réuni 33 000 jeunes selon la police, 120 000 selon les organisateurs. D’autres heurts ont eu lieu près de la prestigieuse université La Sorbonne en début de soirée. De Rennes (Ouest) à Marseille (Sud-Est), de Bordeaux (Sud-Ouest) à Strasbourg (Est), les manifestants ont exigé le retrait du Contrat première embauche (CPE), accusé d’imposer la précarité aux jeunes et que rejettent aussi syndicats et partis de gauche. La participation globale était nettement plus importante que deux jours plus tôt, lors des précédentes manifestations d’étudiants et de lycéens. Au total, 247 500 personnes ont manifesté selon la police, 500 000 selon les organisateurs. En banlieue parisienne, d’autres heurts ont eu lieu, notamment à Vitry-sur-Seine et au Raincy, où quatre policiers et une lycéenne ont été légèrement blessés. À Rennes (Ouest), des policiers ont tiré des grenades lacrymogènes et des dizaines de jeunes, certains le visage dissimulé, ont mis le feu à des poubelles et endommagé des véhicules. Plus des deux tiers des 84 universités françaises étaient toujours touchés par le mouvement, grèves et blocages des campus. Des dizaines de lycées sont désormais en proie à la contestation. Les opposants au CPE espèrent que la mobilisation va culminer demain après deux mois de contestation politique, sociale et estudiantine. Les jeunes seront alors rejoints par leurs aînés, tous les grands syndicats et dix partis de gauche ayant appelé à descendre dans la rue. Le chef du Parti socialiste (PS, opposition), François Hollande, a mis en garde le gouvernement contre le « pari risqué » d’un « pourrissement » du conflit. Le rejet de ce contrat s’accroît massivement dans l’opinion. 68 % des Français sont favorables à son retrait, soit 13 % de plus que le 8 mars, selon un sondage. Réservé aux moins de 26 ans, le CPE permet à un employeur de licencier pendant deux ans sans avoir à se justifier. Le Premier ministre Dominique de Villepin, dauphin du président Jacques Chirac pour la présidentielle de 2007, assure que le CPE va permettre de faire baisser le chômage qui touche 23 % des jeunes, un des plus forts taux en Europe. Malgré la dégringolade de sa cote de popularité, il refuse de céder à la pression de la rue. « Je suis ouvert au dialogue » pour « améliorer » le CPE, mais sans revenir sur ce dispositif, a-t-il réaffirmé hier, assurant vouloir « expliquer » et « convaincre jusqu’au bout ». L’issue du conflit reste cependant difficile à prédire. L’ampleur de la mobilisation de samedi sera sans doute déterminante.
Des centaines de milliers de lycéens et étudiants ont mené hier une démonstration de force contre le gouvernement en manifestant dans la plupart des grandes villes de France contre le contrat-jeunes lors de défilés parfois émaillés de heurts, comme à Paris.
Dans la capitale, des violences ont éclaté lorsque des petits groupes de jeunes, le visage masqué, ont incendié un...