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MARCHÉS FINANCIERS - Baisse spectaculaire des indices régionaux La Bourse saoudienne entraîne les autres places arabes dans sa chute

La Bourse saoudienne, qui a réalisé des gains colossaux ces dernières années, a poursuivi sa chute hier sous l’effet de la spéculation, entraînant les marchés des autres richissimes monarchies pétrolières du Golfe, mais aussi celui du Caire. L’index TASI de la Bourse de Ryad a baissé pour la quatrième journée consécutive, tombant en dessous de la barrière psychologique des 15 000 points pour la première fois cette année. Avec cette nouvelle chute, le TASI a reculé de 10,92 % depuis le début de l’année et de 27,9 % par rapport à son niveau record de 20 634,86 points enregistré le 25 février. L’index a perdu 17 % de sa valeur ces quatre derniers jours. À Dubaï, la chute a été encore plus forte, l’index baissant de 11,7 %. Il a perdu 40 % depuis la fin de 2005. Mais l’onde de choc s’est également fait sentir hors du Golfe, la Bourse du Caire perdant 11,3 %, sa baisse la plus forte en cinq ans. Pour leur part, les marchés boursiers d’Abou Dhabi, Koweït et Doha ont baissé respectivement de 4,44, 3,7 et 3,3 %. « Je pense qu’il s’agit d’un tournant », a déclaré à l’AFP Ali Dakkak, professeur d’économie à l’université du roi Abdel Aziz à Djeddah (ouest de l’Arabie saoudite). « C’est sans aucun doute le début d’un crack », a-t-il estimé. Il a réclamé « des actions et des décisions rapides pour restaurer la confiance des investisseurs » saoudiens, dont la majorité sont des spéculateurs attirés par la perspective de gains importants et rapides. La chute des marchés de la région est une conséquence de celle de la Bourse de Ryad, dans la mesure où les opérateurs saoudiens, qui investissent massivement sur toutes les places financières du Moyen-Orient, se sont débarrassés ces derniers jours d’une partie de leurs titres pour se procurer des liquidités et couvrir leurs pertes sur le marché saoudien. « C’est une réaction en chaîne. Les investisseurs saoudiens ont retiré la plus grande partie de leur argent des marchés boursiers du Moyen-Orient, y compris l’Égypte et la Jordanie, provoquant leur chute », a-t-il dit. La Bourse de Ryad représente, à elle seule, plus de la moitié de la capitalisation des marchés arabes. Dopés par l’abondance de liquidités résultant de l’envolée des cours du brut, les marchés financiers des pays du Golfe ont vu leur capitalisation passer de 119 milliards de dollars en 2000 à 1 146 milliards à la fin de 2005. Ce chiffre est retombé hier sous les 1 000 milliards. « Près de 60 % des investisseurs saoudiens sont de petits opérateurs », a affirmé un autre économiste saoudien, Abdel Aziz al-Daghestani. « Dès qu’une baisse s’amorce, ils essaient de se retirer, accentuant ainsi la chute du marché », a-t-il ajouté. L’ampleur de la chute s’explique par l’importance de cette spéculation. L’activité boursière sur « la plupart des marchés du Golfe » relevait ces derniers temps « du jeu plus que de l’investissement, poursuit M. Daghestani. C’est la raison pour laquelle nous assistons à cette chute rapide ». Pour l’analyste koweïtien Ali al-Nimesh, il s’agit d’un « cycle de correction à long terme ». Il a prédit que ce cycle pourrait durer deux ans et que le marché saoudien perdrait entre 50 et 60 % par rapport à son niveau record, avant de remonter. À Dubaï, un haut responsable du Fonds monétaire international (FMI), qui participait à un forum sur les marchés boursiers dans le Golfe, a estimé que cette chute n’affecterait pas la croissance économique. « Ce sont les individus qui sont affectés », a déclaré Mohammad Omran, membre du département Moyen-Orient et Asie centrale du FMI. « La croissance économique ne sera pas affectée, compte tenu des prix du pétrole et des politiques de réformes appliquées dans les pays du Golfe », a-t-il assuré. Quant à savoir jusqu’où ira la crise, M. Omran a estimé que tout dépendait du « degré de panique chez les investisseurs ».
La Bourse saoudienne, qui a réalisé des gains colossaux ces dernières années, a poursuivi sa chute hier sous l’effet de la spéculation, entraînant les marchés des autres richissimes monarchies pétrolières du Golfe, mais aussi celui du Caire.
L’index TASI de la Bourse de Ryad a baissé pour la quatrième journée consécutive, tombant en dessous de la barrière...