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Actualités - CHRONOLOGIE

ÉVÉNEMENT - Le Liban présent au Salon du livre à Paris Francophonie: une littérature foisonnante contre le déclin du français

Invitée du 26e Salon du livre qui s’ouvre vendredi à Paris, la francophonie a produit une littérature foisonnante où s’entremêlent l’oral et l’écrit, sans enrayer pour autant le déclin de l’usage de la langue française dans le monde. Bien avant le projet politique, né au milieu des années 60 de la décolonisation de l’Afrique, la francophonie s’est imposée comme une branche vivace de la littérature française. «Dans les décombres de la colonisation, nous avons trouvé cet instrument merveilleux: le français», écrit l’un de ses ardents défenseurs, le Sénégalais Léopold Sédar Senghor. Dès 1921, le Martiniquais René Maran obtient le prix Goncourt, le plus prestigieux prix de littérature française, pour Batouala véritable roman nègre. Senghor et Aimé Césaire publient dès les années 30 et les auteurs francophones pointent au palmarès du Goncourt des 30 dernières années: Antonine Maillet (1979), Tahar Ben Jelloun (1987), Patrick Chamoiseau (1992), Amin Maalouf (1993) ou le Belge François Weyergans en 2005. La francophonie rassemble les écrivains de territoires francophones – Afrique, Antilles, Québec, Moyen-Orient... – et ceux qui ont choisi, quelles que soient leurs origines, d’écrire en français. D’entrée, leurs œuvres s’adressent à un double public: celui de leur pays d’origine et celui des autres pays francophones. Les nouveaux noms apparus ces dernières années repoussent les limites du monde francophone. Le Franco-Chinois François Cheng a été élu en 2002 à l’Académie française, le Congolais Alain Mabanckou enseigne la littérature francophone aux États-Unis et l’Haïtien Dany Laferrière est établi à Montréal. Née de la colonisation, la littérature francophone explore un monde partagé entre l’enracinement communautaire et l’errance des exilés. Les auteurs donnent la parole aux petits, aux laissés-pour-compte. Ils reproduisent le langage populaire et bousculent la syntaxe comme les formes littéraires traditionnelles. La vitalité de la littérature francophone tranche pourtant avec le recul de l’usage du français, confronté à l’omniprésence de l’anglais dans le monde. «Le politique n’a plus de projet pour le développement de la langue française. Il n’y a pas de volonté», regrette Francis Esménard, directeur des éditions Albin Michel, avant l’ouverture du Salon du livre. Même constat du Syndicat national des éditeurs (SNE), dans un rapport sur «la présence du livre français dans les pays francophones du Sud»: «Le déclin de la langue française dans le monde et l’affaiblissement corrélatif du rayonnement de la culture française sont amorcés depuis plusieurs années.» Membre pendant 16 ans du Haut-Conseil de la francophonie, l’écrivain Tahar Ben Jelloun pointe l’insuffisance des moyens. «Le français est de moins en moins présent dans les colloques internationaux. Tous les centres culturels se plaignent de l’absence de moyens. C’est une question de moyens et de volonté», constate-t-il. Des débats animés sont donc à prévoir autour de «l’arbre à palabres» planté dans le hall d’honneur du Salon du livre. Parmi les parutions à l’occasion du Salon, les éditions Autrement publient un Atlas mondial de la francophonie, Albin Michel un livre d’entretiens avec Aimé Césaire, Nègre je suis, nègre je resterai, et Bartillat un Étonnant voyage des mots français dans les langues étrangères. Une importante participation libanaise est prévue à cette grand-messe du livre à Paris. Tables rondes, signatures d’auteurs et aussi récitals sont au programme de ces journées célébrant le livre.
Invitée du 26e Salon du livre qui s’ouvre vendredi à Paris, la francophonie a produit une littérature foisonnante où s’entremêlent l’oral et l’écrit, sans enrayer pour autant le déclin de l’usage de la langue française dans le monde.
Bien avant le projet politique, né au milieu des années 60 de la décolonisation de l’Afrique, la francophonie s’est imposée...