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Actualités

Ces principes, les nôtres…

Messieurs de L’Orient-Le Jour Il y a longtemps que je voulais vous écrire cette lettre ; et chaque fois, ma plume, entraînée vers le sujet du moment, déviait de son but. Me voici aujourd’hui prête à traduire noir sur blanc ce désir latent en moi et à l’envoyer par mail Aussi loin que je remonte dans ma mémoire d’adulte, je me vois lisant votre journal. En dépit des obligations et des activités de la vie, lire chaque matin L’Orient-Le Jour m’est devenu une nécessité quotidienne incontournable. Toujours présent ; compagnon des heures creuses ; merveilleusement silencieux, d’un silence plein de surprises et d’imprévus ; il a, souvent, l’odeur du café au réveil. L’été, à l’heure de la sieste ; il est là, négligemment déplié sur le gazon ou froissé dans le hamac. Quelquefois, il partage nos soirées d’hiver ; ses feuilles éparses parmi nous, certaines rosissantes au reflet des flammes de la cheminée, d’autres entre des mains ennuyées, regardant la pluie tomber à travers la vitre... Si un jour, par hasard, le livreur a du retard, il circule dans la maison un certain désarroi, pour ne pas dire un remue-ménage. La porte d’entrée s’ouvre plusieurs fois de suite et par différentes personnes. Les voix s’élèvent, interrogatrices. Le ton monte avec impatience. Sur la table du petit déjeuner, les tasses de Nescafé, tristement orphelines, n’ont plus le goût des nouvelles fraîches. Quelqu’un a dit : « La religion est l’opium du peuple. » Chez nous, L’Orient-Le Jour est l’opium de la maison. Lorsque, enfin, arrive le journal, on se le partage : à l’un les pages sportives, à l’autre celles de la politique ; quant aux dernières, on se les passe à tour de rôle, avec quelques commentaires par-ci par-là. Une heure après, un calme subit s’abat sur le salon, tout le monde s’en est allé. Il est 8h30. Je ramasse les feuilles abandonnées sur les tables et les canapés pour me plonger, à mon tour, dans mes diverses lectures. Comme je ne peux pas citer tout le monde, c’est avec estime que je lis les articles, reportages, critiques, etc. des participants à l’élaboration de ce grand quotidien. J’en arrive à la page du lecteur. Cette tribune, à travers laquelle nous pouvons nous exprimer, est un peu comme le canapé du psy... Oui, il y a des sujets qui font mal et qui concernent de près ou de loin la société libanaise de l’après-guerre. Merci de nous permettre d’en parler. Là,mis à part la présence des correcteurs dans les coulisses de nos écrits, n’y aurait-il pas un « modérateur » comme dans El Païs et Le Monde pour quelquefois filtrer la virulence de nos propos ? Malgé l’évolution et la rapidité des moyens d’information, que ce soit à travers la radio, la télévision ou l’Internet, le journal fournit l’avantage du choix : celui du moment, de la nouvelle, du plaisir de connaître l’actualité par la lecture et loin du bruit. Pourquoi L’Orient-Le Jour ? Parce que, en dépit du temps qui passe, de la guerre, de l’occupation, de l’atteinte à la liberté d’expression, de l’aliénation des libertés tout court, il a su conserver des principes primordiaux. Toujours égal a lui-même et à égale distance des divergences d’opinions ; transcendant les querelles mesquines, sans falsifier la vérité ; utilisant dans ses articles une autocensure, loin des calomnies que pratiquent certains « canards enchaînés » en puissance. Et toujours prêt à transmettre le point de vue de l’autre, avec le respect de sa liberté de pensée tout en conservant cette empreinte indélébile qui est : l’amour du Liban, de sa souveraineté, de sa pluralité, symbole d’une vraie démocratie. MOLLY SELWAN
Messieurs de L’Orient-Le Jour
Il y a longtemps que je voulais vous écrire cette lettre ; et chaque fois, ma plume, entraînée vers le sujet du moment, déviait de son but. Me voici aujourd’hui prête à traduire noir sur blanc ce désir latent en moi et à l’envoyer par mail
Aussi loin que je remonte dans ma mémoire d’adulte, je me vois lisant votre journal. En dépit des...