PUBLICATION - Parution en mai du premier numéro d’« Elle Orient » Pour Désirée Sadek, «“Elle” sera vous et moi»

Le groupe de presse français Hachette Filipacchi Médias (filiale du groupe Lagardère) lance la 39e édition de son magazine féminin «Elle Orient», destiné aux pays arabes et publié en arabe et en français. Réalisé à partir de Beyrouth, c’est Désirée Sadek, présidente de la holding de presse Byzance, qui sera, en collaboration avec le groupe HFM, en charge du lancement en mai de l’édition française de ce premier magazine mondial. Pour Désirée Sadek, partie à l’âge de dix-huit ans poursuivre des études de journalisme à la CFJ (Paris), c’est le couronnement d’un long parcours professionnel souvent semé d’embûches. Propulsée un peu par hasard «dans le ventre de ce grand monstre médiatique qu’est le magazine Elle», pour effectuer un stage d’un an, elle se retrouve, à son grand étonnement, quelques années plus tard (!), à la tête de la rédaction de ce même magazine. La responsabilité qui lui échoit est-elle une gageure? «Certainement, mais elle ne m’effraye pas», répond-elle. N’étant pas à son premier défi, la journaliste entend relever celui-ci avec le même professionnalisme dont elle a fait preuve jusqu’à présent. Et de renchérir: «J’ai pu assurer le secrétariat de rédaction du magazine Elle en étant faible en orthographe. Je m’en suis tirée à bon compte à force de témérité et de persévérance. C’est dire combien plus aucun obstacle ne me fait peur.» Plus tard, à la direction de Santé Magazine, Désirée Sadek entre de plain-pied dans la carrière de journaliste. Une aventure qu’elle qualifie de tremplin et qui durera vingt ans. Mais en perpétuelle recherche, elle décide un jour de tout abandonner et de créer, en plein cœur de Paris, son propre magazine. Aux couleurs métissées, ce concept original bâti sur trois demeures, l’orientale, la libanaise et l’occidentale, adopte pour tout slogan de lancement «Quand l’Orient aime l’Occident». Byzance était né. Véritable voyage à travers l’image, le texte et la matière, le magazine puise son essence dans les tonalités pour se ramifier dans les saveurs, les arômes et les goûts. L’expérience paraît gratifiante. Désirée Sadek acquiert son indépendance professionnelle par rapport à l’édition parisienne et édite Byzance Orient à partir du Liban. Encore un challenge pour ce magazine qui traite, avec beaucoup d’originalité, de la décoration et de l’art de vivre. Une fois de plus, l’objectif est atteint et Byzance devient «une référence» en matière de décoration orientale. Et cela, par la volonté d’une battante qui a cru fortement en ses rêves. Aujourd’hui, ces derniers portent un autre nom. Elle, le nom d’une femme anonyme. Elle peut être vous ou moi, mais c’est la femme orientale, sans âge et surtout sans identité. Le défi est lancé et Désirée Sadek répond présente à l’appel. «Elle est à la fois un magazine et une femme que je ne dois pas trahir, affirme-t-elle. Entre liberté et retenue, élégance et modernisme, plaisir et culture, je me dois de leur trouver la place qui leur est due.» À présent que Byzance est rentré par la grande porte dans le groupe Hachette, la rédactrice en chef s’attaque avec ardeur à ce projet prometteur. «Un chantier de taille pour une femme orientale moderne qui ne trouve pas encore dans les médias quelque chose qui lui ressemble, conclut-elle. Le mensuel féminin ne sera pas à la traîne de l’Occident, mais reflétera l’image de la femme orientale vue sous l’angle de l’Orient.» Elle Orient sera l’image d’une femme sémillante, ni voilée ni dévoilée, moderne, intelligente, qui aborde le siècle comme Désirée Sadek… fière d’Elle. Colette KHALAF