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FESTIVAL AL-BUSTAN Accompagnés de l’Orchestre philharmonique de Saint-Pétersbourg Kelemen-Kokas, un duo de charme

Devant l’audience ravie du Festival al-Bustan, le couple Barnabas Kelemen et Katalin Kokas a offert la première partie d’un programme d’une heure trente. Un programme panaché, accompagné de l’Orchestre de chambre philharmonique de Saint-Pétersbourg, conduit par le maestro Yuri Gilbo, qui ne manquait certainement pas de panache. L’orchestre est déjà installé lorsque le violoniste Barnabas Kelemen entre en scène, accompagné du chef d’orchestre. Le jeune Hongrois n’est pas inconnu du public libanais pour avoir déjà été invité au festival. Aux premières notes du Concert n°3 de Mozart, KV 216, le ton est donné. C’est le soliste qui mène le jeu. Bien soutenu par l’orchestre et pinçant son fameux Stradivarius (gagné à la compétition d’Indianapolis en 2002), il va projeter sa voix, parler plus fort, d’un ton souligné et contrasté, sortir de la masse pour y rentrer à nouveau et s’y fondre en toute harmonie. Surnommé un jour Kelemen le remuant, en comparaison du grand Brel de la chanson française, le soliste impose sa présence, son tempo. Après les applaudissements du public, il est aussitôt rejoint par une autre virtuose, sa charmante épouse. Vêtue d’une robe longue couleur bronze et l’allure altière, Katalin Kokas se tient droite près de son mari. À eux deux, ils interpréteront la Symphonie Concertante de Mozart. Plus qu’une conversation, un discours amoureux. Entre le violon au ton grinçant et léger et l’alto au ton sombre et profond, une belle histoire d’amour s’installe sur scène à la grande joie d’une audience sous le charme. Très vivement applaudis, ils offriront généreusement un autre duo interprétant Haendel, où ils s’échangeront leurs instruments (la fusion est ô combien totale !), et trois courts duos en hommage au grand compositeur Béla Bartok qui fête aussi son 125e anniversaire. Une osmose totale entre ce duo de charme qui terminera son concert sous les sons de cornemuse façon violons (morceau de Bartok). Sous les vivats et les bravos du public, et après avoir reçu des mains de leur petite fille un bouquet de fleurs, Kelemen et Kokas s’éclipseront pour laisser la place au grand Orchestre de Saint-Pétersbourg qui entamera dans la seconde partie du programme la Sérénade de Brahms et, enfin, avant de se quitter, les Danses hongroises du même compositeur. Comme un salut à ce peuple. Colette KHALAF Ce soir, à 20h30, les «Credo» de Mozart à l’église Saint-Joseph (USJ) Mozart sous toutes ses facettes, comme le promet ce XIIIe Festival al-Bustan. Chose promise, chose due! Après les sonates, les symphonies concertantes, les divertimenti, les concerti pour deux pianos, pour violon, hautbois, les arrangements et variations des Swingle Singers ainsi que l’amusante La flûte en chantier des Grooms, voilà un des aspects les plus beaux et les plus émouvants de la musique du génie de Salzbourg. On parle, bien entendu, de la musique sacrée, où la voix humaine a des envolées célestes et séraphiques. Acte de foi par un musicien qui a toujours cru à la lumière de Dieu et qui a traduit tout son élan religieux, sa dévotion et sa piété en d’admirables et ferventes partitions qu’aucune homélie ou sermon ne saurait égaler en termes de vibrante foi. Pour ces chants et cette musique échappés au paradis, aux anges et aux saints, un somptueux écrin, celui des voûtes de l’église Saint-Joseph de l’USJ. Pour cela, tout d’abord le Chœur de la musique de chambre de Prague, fondé en Tchécoslovaquie en 1990 et dirigé ici par Lubomir Mati. Pour l’accompagner, l’Orchestre philharmonique de la musique de chambre de Saint-Pétersbourg, placé sous la houlette de Yuri Gilbo. Orchestre dont on a applaudi déjà les prestations avec les pianistes Linda et José Mauricio de Figueiredo Bustani (à l’Assembly Hall) ainsi qu’avec Barnabas Kelemen au violon et Katalin Kokas à la viole, mercredi dernier, à l’auditorium Émile Boustani. Le Je crois en Dieu mozartien dit en toutes lettres et notes de musique l’acte de foi d’un enfant prodige dont le génie est incontestablement un don de Dieu. Plus de quarante Messes ont été écrites par le compositeur. Il a terminé son premier Kyrie quand il avait juste dix ans. Œuvre de commande et de circonstance, ces opus louant Dieu et affirmant d’une manière retentissante l’attachement aux valeurs chrétiennes n’en témoignent pas moins, outre leur splendide beauté sonore et l’originalité et la force de leur écriture, des sentiments d’un musicien doué aussi pour la frivolité de la vie et de ses plaisirs. Une musique qui, tout en dispensant la joie, la grâce et la sérénité, reconnaît aussi admirablement l’acceptation de la douleur, dans un parcours d’élévation vers la sagesse. Au programme de ce concert, qui aura lieu ce soir, à 20h30, à l’église Saint-Joseph de l’USJ, des extraits des messes suivantes: Missa Solemnis Kv 139, Waisenhaus Messe, Missa Brevis KV65, Missa Brevis KV140, Missa Brevis, KV 192, Credo Messe, Missa Brevis KV 194, Messe en C, KV257, Credo Messe, Missa Brevis en c Majeur, KV 258, Spaur Messe, Missa Brevis en C, KV 259, Messe orgue seul, et Messe en C mineur KV427. Un grand moment où la musique est aussi une indéfectible compagne de la prière en cette période bénie du carême. Demain, samedi 4 mars, Zad Moultaka entre Mozart, Haydn et une création mondiale Pour rester dans le ton, en préambule à cette soirée qui réserve pas mal de surprises, cette phrase d’Arthur Schnabel: «Les sonates de Mozart sont uniques, elles sont trop faciles pour les enfants mais trop difficiles pour les artistes.» Mais jamais assez difficiles pour Zad Moultaka dont on connaît d’avance l’immense talent de pianiste et le décapant sens de l’inventivité dans la création musicale. Zad Moultaka donc en alternance des sonates de Mozart et Haydn et la première mondiale d’un Concerto hommage à Luc Ferarri. C’est ainsi que se présente une des soirées les plus ludiques et les plus sérieuses à la fois du Bustan où Zad Moultaka, qui a toujours toutes les clefs du suspense en main, fouillera en profondeur la musique du génie de Salzbourg tout en nous apprenant davantage sur celle de Haydn. Il ne s’arrêtera pas là, non plus, ce compositeur national. Il présentera en première mondiale un concerto de son cru, Omaggio à Luc Ferarri. Luc Ferarri est un compositeur français d’électroacoustique peu connu du grand public, qui a étudié avec Messiaen et Honegger et a rencontré par la suite John Cage. Par ailleurs, il a collaboré en divers domaines, notamment à des films, des documentaires, de la radio et des théâtres musicaux, pour fonder en 1981 le centre musical «La muse en circuit». Humour et sens de l’observation sont des traits de son caractère. Les erratiques mouvements du corps ont inspiré ses deux dernières œuvres. Les Arythmiques, créés en Suisse à la Chaux-de-Fonds, s’inspirent directement de ses troubles cardiaques tout comme sa Morbido Symphony explore la palette de sensations liées à sa maladie. Son dernier commentaire à propos de cette dernière œuvre: «Elle sera très drôle!» Une soirée sous le signe de la fantaisie, de la bonne humeur, du ludique, du faussement farfelu. Avec Zad Moultaka, on a intérêt à être aux aguets. La récompense n’en est que plus grande.
Devant l’audience ravie du Festival al-Bustan, le couple Barnabas Kelemen et Katalin Kokas a offert la première partie d’un programme d’une heure trente. Un programme panaché, accompagné de l’Orchestre de chambre philharmonique de Saint-Pétersbourg, conduit par le maestro Yuri Gilbo, qui ne manquait certainement pas de panache.
L’orchestre est déjà installé lorsque...