La production pétrolière n’a pas été affectée, affirment les autorités La police saoudienne déjoue un attentat contre une installation pétrolière à Abqaiq

Un attentat à la voiture piégée a été déjoué hier contre une installation pétrolière à Abqaiq, dans la province orientale d’Arabie saoudite, sans pour autant affecter la production et les exportations du premier producteur mondial de pétrole. Deux gardes de sécurité ainsi que deux assaillants ont été tués lorsque deux véhicules, qui tentaient de pénétrer dans le complexe pétrolier, ont explosé après avoir été la cible de tirs des gardes de l’installation, a indiqué le ministère saoudien de l’Intérieur. C’est la première tentative d’attaque connue contre une installation pétrolière en Arabie saoudite, qui lutte depuis 2003 contre une vague d’attentats du réseau terroriste el-Qaëda. Des résidents de la région d’Abqaiq ont indiqué avoir entendu deux explosions près de l’installation pétrolière et vu deux voitures en feu devant le complexe. Il n’était pas clair si les attentats déjoués étaient menés par des kamikazes. Des dizaines de membres des forces de sécurité et des véhicules de la Défense civile se sont précipités vers le périmètre de l’installation pétrolière à Abqaiq. Le ministre du Pétrole Ali al-Noueïmi a immédiatement réagi en affirmant que la production de son pays, premier producteur de brut au monde, n’a pas été affectée par cette tentative « d’attaque terroriste ». « Les forces de sécurité et le personnel de Saudi Aramco ont réussi à déjouer un attentat terroriste contre les usines de traitement de pétrole de Abqaiq vers 15h10 vendredi », a-t-il annoncé dans un communiqué. « Un incendie mineur a été provoqué par cet incident. Il a été contrôlé. L’incident n’a pas affecté les niveaux de production de pétrole et gaz dans le royaume », a souligné le ministre. « L’usine a continué à produire à plein régime et les opérations d’exportation se poursuivent comme d’habitude », a-t-il ajouté. Les prix du pétrole ont ouvert en nette hausse à New York après cette attaque manquée qui a attisé les craintes du marché, alors que les opérateurs continuent de s’inquiéter des tensions géopolitiques au Nigeria et en Iran. Le baril de « light sweet crude » pour livraison en avril progressait ainsi de 2,37 dollar à 62,91 dollars après avoir atteint un pic à 63,25 USD. À Londres, le baril de Brent de la mer du Nord prenait 1,71 dollar à 62,25 dollars sur l’échéance d’avril, après avoir grimpé jusqu’à 62,56 USD. L’Arabie étant de loin le premier producteur et premier exportateur de brut dans le monde, et le seul à pouvoir encore accroître sa production si nécessaire, le simple fait qu’il ait été visé a effrayé le marché. Un expert de la sécurité saoudien avait indiqué en septembre que le royaume, qui possède le quart des réserves mondiales de brut, avait augmenté ses dépenses de sécurité pour protéger son industrie pétrolière. Elles atteignent 1,5 milliard de dollars par an, selon lui. La production de l’Arabie saoudite se situe actuellement à 9,5 millions de barils par jour et la capacité de production du royaume est de 11 mbj.