Plus de 130 morts dans les violences confessionnelles

Au moins 130 personnes ont été tuées ces dernières 24 heures en Irak après le dynamitage d’un lieu saint chiite à Samarra suivi d’attaques contre des lieux de culte sunnites, suscitant des mises en garde contre une guerre civile. Vingt-quatre heures après le dynamitage du mausolée des imams Ali al-Hadi et Hassan al-Askari à Samarra, la tension restait extrêmement forte hier en Irak. L’attaque, qui n’a pas été revendiquée, mais dont les États-Unis estiment qu’elle porte la marque d’el-Qaëda, a provoqué une vague de représailles contre la communauté sunnite et des condamnations internationales. Face aux violences, le gouvernement a décidé d’imposer un couvre-feu à Bagdad et dans les régions situées au nord de la capitale où se trouve Samarra, de 20h00 à 06h00. Les forces de sécurité ont été placées en état d’alerte maximale. Depuis l’attaque du lieu saint chiite, au moins 80 corps de personnes tuées par balles ont été transportés à la morgue de Bagdad alors que 47 ouvriers sunnites et chiites d’une briqueterie ont été abattus à l’est de la capitale par des hommes armés, selon des sources hospitalières et de sécurité. Par ailleurs, selon le comité des ulémas musulmans (sunnites), 168 mosquées ont été endommagées ou incendiées à travers l’Irak, tandis que dix imams et prédicateurs ont été tués. Trois journalistes d’al-Arabiya tués Trois journalistes irakiens de la chaîne satellitaire al- Arabiya basée à Dubaï, qui ont couvert l’attaque à Samarra, ont également été enlevés mercredi soir et leurs corps retrouvés hier. Il s’agit de la présentatrice Atwar Bahjat, du cameraman Adnane Abdallah et du preneur de son Khaled Mohsen. Dans d’autres violences, onze détenus arabes ont été enlevés mercredi de leur prison et assassinés à Bassora (Sud) par un groupe armé. Le même jour, sept soldats américains ont péri dans des attaques au nord de Bagdad.