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Multiplication des appels à l’unité et à la retenue après l’attaque de Samarra Inquiet, le monde met en garde contre une guerre civile en Irak

Alors que le spectre de la guerre civile plane sur l’Irak depuis l’attaque de mercredi contre le mausolée des imams Ali al-Hadi et Hassan al-Askari à Samarra, les responsables politiques et communautaires en Irak et sur la scène internationale ont multiplié hier les appels à la retenue. Face aux débordements violents qui menacent son pays, le président irakien Jalal Talabani a convoqué les principaux chefs politiques pour prendre des mesures afin d’éviter un conflit confessionnel. « Les takfiris (extrémistes sunnites) et les “zarqaouis” (du chef d’el-Qaëda en Irak) venus de l’extérieur cherchent à susciter cette guerre civile, mais nous devons les en empêcher », a-t-il ajouté. La principale liste sunnite, le Front de la concorde, a toutefois refusé de s’y rendre, et ce, pour marquer sa colère face aux attaques visant sa communauté. Pour les dirigeants de cette liste, « le gouvernement d’Ibrahim Jaafari n’a pas été à la hauteur de ses responsabilités car il n’a pas appelé à la retenue, et n’a rien fait pour contrôler la rue et faire régner l’ordre ». Le Front de la concorde a également annoncé la suspension de sa participation aux négociations pour la formation du prochain cabinet. Selon Mahmoud Osmane, qui a assisté à la réunion, « tous les chefs politiques irakiens ont exprimé leur angoisse d’une guerre civile et leur crainte de débordements lors des prières de vendredi ». Le Premier ministre irakien a également appelé les chefs religieux sunnites et chiites à mettre l’accent sur l’unité de l’Irak dans les prêches lors de la prière hebdomadaire du vendredi. Pour sa part, le grand ayatollah Ali Sistani, la plus haute autorité religieuse chiite d’Irak, a appelé une nouvelle fois hier à l’unité des Irakiens et à rejeter le recours aux armes, selon un de ses représentants, Mohammad Hakkani. « La question n’est pas seulement de reconstruire le mausolée attaqué, nous voulons construire l’Irak avec toutes ses composantes ethniques et religieuses », a-t-il ajouté. Le chef radical chiite irakien Moqtada Sadr a également appelé hier chiites et sunnites à l’arrêt des violences. « Non, nous sommes frères dans l’islam et la paix. Aimez-vous les uns les autres et ne vous attaquez pas les uns les autres, a ajouté le jeune leader à l’adresse des Irakiens. L’unité de l’Irak est notre responsabilité. » La communauté internationale a également condamné unanimement l’attaque contre le mausolée de Samarra. Le président américain George W. Bush a dénoncé l’attentat comme un « acte politique » visant à semer la « discorde civile ». Interrogé par la presse sur les dangers d’une guerre civile, M. Bush s’est néanmoins gardé de reprendre l’expression à son compte. Même si beaucoup estiment qu’elle a déjà lieu, une guerre civile représente une des perspectives les plus désastreuses pour un président dont la stratégie en Irak est de plus en plus contestée. Même réaction inquiète chez l’allié britannique des États-Unis, le secrétaire au Foreign Office Jack Straw estimant que le risque de troubles intercommunautaires était désormais plus grand en Irak. « Je crois que l’Irak va cependant éviter la guerre civile », a-t-il ajouté. Le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, a de son côté appelé toutes les communautés irakiennes au calme. Alors que la Ligue arabe a appelé le peuple irakien « à la retenue et à faire face à tous les actes de violence qui ont pour but de porter atteinte à son unité », Damas et Téhéran ont dénoncé « les tentatives de semer la division dans les rangs du peuple » irakien, lors d’une réunion du premier vice-président iranien Parviz Davoudi avec le président syrien Bachar el-Assad. Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a, pour sa part, assuré que les « sionistes et les occupants (américains) affaiblis » étaient responsables de l’attentat. Au Caire, l’Union internationale des ulémas musulmans, qui rassemble quelque 300 religieux sunnites, a mis en garde contre une guerre civile, tout en assurant que les sunnites ne pouvaient être les auteurs de l’attaque contre le mausolée, « qu’ils ont gardé pendant des siècles ».
Alors que le spectre de la guerre civile plane sur l’Irak depuis l’attaque de mercredi contre le mausolée des imams Ali al-Hadi et Hassan al-Askari à Samarra, les responsables politiques et communautaires en Irak et sur la scène internationale ont multiplié hier les appels à la retenue.
Face aux débordements violents qui menacent son pays, le président irakien Jalal...